« Commencement de l’évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu » : nous sommes au commencement de l’évangile selon saint Marc et comme tout bon commencement, il a sa grâce. Oui, il y a une grâce des commencements : quand quelque chose commence, on a comme le cœur qui s’élargit, qui s’enthousiasme, qui se dilate, précisément parce que quelque chose commence et que l’on s’ouvre à une nouveauté. La nouveauté du commencement crée une attente, une ouverture, elle élargit nos horizons et nous rend aptes à recevoir. En ce début de l’évangile de saint Marc, c’est bien de cela qu’il s’agit, puisqu’il s’agit de préparer le chemin en élargissant largement l’horizon.

« Que tout ravin soit comblé, toute colline et toute montagne abaissées ! Que les escarpements se changent en plaine » comme y invitait déjà le prophète Isaïe dans la première lecture : Oui, l’horizon est large, aplani, ouvert, comme un cœur qui s’ouvre quand quelque chose de nouveau commence. Et le rôle de Jean le Baptiste, c’est bien d’ouvrir le chemin au Seigneur en ouvrant le cœur des foules qui viennent à lui pour se faire baptiser. En les baptisant, c’est comme s’il ne faisait rien d’autre que les aider à inscrire leur vie dans cette grâce du commencement, de l’émerveillement originel, de l’ouverture face à ce qui vient ; car au fond, la vie chrétienne, la vie de baptisé, n’est rien d’autre que cela : garder le cœur largement ouvert, en perpétuel état de commencement, d’attente et d’ouverture généreuse par rapport à ce qui peut advenir. Jean-Baptiste, sous son air de vieux dépenaillé hirsute se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage, n’a pas le cœur repu – on le comprend ! – il a le cœur qui attend, il a le cœur dilaté, il a le cœur tendu vers la venue du Sauveur. Il sait mieux que personne ce que nous dit saint Pierre dans la deuxième lecture : que le Seigneur n’est pas en retard, mais qu’au fond, s’il semble tarder à venir, ça n’est pas pour nous faire souffrir, mais pour laisser le temps à notre cœur de mieux s’élargir pour mieux l’accueillir. Oui, Jean-Baptiste qui appelle à la conversion, sait mieux que quiconque que ce mouvement d’élargissement de notre cœur n’est jamais fini, que nous n’aurons jamais fini de laisser Dieu venir élargir  notre cœur à sa mesure, que nous n’aurons jamais fini de laisser Dieu inscrire notre vie dans cette grâce du commencement, qui est une grâce d’élargissement.

Élargir le cœur, c’est bien ce que l’on essaye de faire dans un établissement scolaire : pas seulement parce qu’on y apprend beaucoup de choses, mais d’abord parce que pour y apprendre beaucoup de choses, il faut avoir le cœur ouvert, disponible, en éveil. Et de ce point de vue, le métier d’enseignant n’est pas très éloigné du ministère de Jean-Baptiste. Enseigner, en effet, c’est peut-être surtout et avant tout, préparer le chemin, faire en sorte que la rencontre entre l’élève et telle ou telle matière ait lieu, faire en sorte que les ravins soient comblés que les montagnes qui empêchent la compréhension soient abaissées, que les difficultés soient changées en plaine. Dans ce domaine, on peut préparer le chemin à l’élève, mais on ne peut jamais le faire à sa place. Jean-Baptiste prépare un chemin, il invite chacun à faire une place à Dieu dans sa vie, à demeurer dans cette ouverture du cœur à Dieu et aux autres, mais il ne se substitue jamais à ceux qui ont à faire ce chemin.

En construisant cette chapelle, vous avez voulu ouvrir un chemin à Dieu, lui faire une place au milieu de vous. Qu’à la suite de Jean le Baptiste, cette chapelle soit une invitation adressée à chacun d’entre nous à laisser Dieu élargir nos cœurs pour qu’il vienne y faire sa demeure !

Références bibliques : Is 40, versets 1-11 ; PS 84 ; 2 P, 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8

Référence des chants : Liste des chants de la messe du 7 décembre à Nogent sur MARNE

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