Que se passe-t-il à la Pentecôte et qui sommes-nous pour fêter cet événement ? 
C’est un moment spécial dans la vie des tout premiers chrétiens, il y a 2000 ans à Jérusalem. Un moment étonnant où l’on voit que des gens divers selon leur origine géographique, leur culture et leur langue, comprennent tous le même message, ils l’entendent chacun dans sa langue, pourtant sans traducteur ni interprète. Étonnant, non ?

Quel est donc ce message ? « Dieu fait chez nous des merveilles. » Et quelles sont ces merveilles ? Jésus, le maître et le compagnon de ceux qui tiennent en ce jour le discours de paix et de communion compris par tous, a fait tant de bien au cours de sa vie terrestre, en parole et en acte ; mais beaucoup ont refusé ce témoignage, ont été jaloux de lui et l’ont poussé jusqu’à une mort infame. Pourtant la puissance de Dieu qu’Il appelait « son Père et notre Père » l’a ressuscité, Il est vivant pour toujours au milieu de nous. Et Il donne à ses disciples une force, une confiance qui rend leur parole et leur action remplie d’une espérance aussi forte que la sienne. La force qui vient du Saint-Esprit, Esprit de Dieu le Père et de Jésus le Fils, rend leur témoignage solide et compris de tous. C’est la merveille d’aujourd’hui !

Au long de tous les siècles et encore aujourd’hui, des voix inlassablement se font entendre pour révéler au fond du cœur humain le désir de la paix. Ces voix sont aimées et comprises, même s’il demeure souvent difficile de mettre en pratique ce qu’elles demandent : mais elles sont entendues, on ne peut pas les empêcher, elles donnent de la joie et de l’espérance. 
Ceci concerne l’histoire des peuples, mais aussi les relations que nous entretenons les uns avec les autres dans nos familles, dans nos écoles et collèges, dans nos groupes de jeunes, par exemple dans les groupes scouts si nombreux parmi vous. 

Et j’ai dit au début : qui sommes-nous pour fêter cet événement ? Vous êtes des jeunes et nous sommes des adultes qui marchons avec vous et vous accompagnons sur un chemin de paix, de joie, de construction d’un monde juste et fraternel. Pour un très grand nombre, nous sommes ensemble à la suite de Jésus, écoutant ses paroles, voyant ses actes, recueillant toute la force de l’espérance qu’Il met dans nos cœurs. Je sais bien aussi que, parmi vous, certains sont venus à l’invitation d’un ou une camarade sans être, soi-même, quelqu’un qui connaisse bien Jésus et le suive.

Mais tous, très nombreux en ces quatre jours ici à Jambville, nous avons accueilli cette invitation qui nous a rassemblés : « Ne ralentissez pas votre élan ! »  
Oui, vous qui avez été baptisés, ne ralentissez pas votre élan. Hier soir, lors de la veillée, vous avez vu des jeunes de votre âge recevoir le baptême qui nous attache à Jésus, nous invite à vivre comme lui, du mieux que nous pouvons. Vous qui avez été baptisés peu après votre naissance, ou au cours de votre scolarité, vous voici entraînés dans une immense famille de centaines de millions de personnes à travers le monde et de quelques milliards depuis vingt siècles. 

Et vous qui n’avez pas été baptisés, nous sommes heureux de vous voir ici avec nous, parce que nous vivons ensemble les autres jours aussi et que nous partageons l’amitié simple du quotidien. Et dans cette célébration et dans les autres moments de ces journées inoubliables, nous vous offrons ces temps de partage, ces temps de témoignages de chrétiens vivant comme chacun de nous dans cette société laïque, ces vies de groupes, ces lieux de prière notamment dans les Horeb comme on les appelle, lieux de silence et d’intériorité ; nous vous offrons volontiers ces paroles de Jésus et de ses disciples, de ses amis que nous sommes. Retenez ces moments, ces paroles, ces silences : qu’ils vous accompagnent et vous fassent du bien. Nous avons chanté : « Dans le labeur, (sois) le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort, Ô lumière bienheureuse ! » Que ceci soit vrai pour vous comme pour nous.

Nous qui avons été baptisés, jeunes et adultes, nous aimons écouter la Parole de Dieu, l’Évangile qui entretient en nous ce dynamisme et cette espérance plus forte que nos peurs de l’autre, nos craintes de l’avenir, nos envies d’être violents, nos tentations d’être à longueur de journées fixés sur nos écrans. Nous aimons Jésus que nous retrouvons dans l’eucharistie : il se donne à nous chaque jour, pour que nous nous donnions aux autres, pour que nous nous mettions à leur service, pour que nous soyons joyeux de le faire, pour que nous apportions la paix autour de nous, pour que nous soyons fidèles et persévérants malgré nos doutes et nos faiblesses.

Nous qui avons été baptisés et recevons régulièrement l’eucharistie, nous avons été confirmés (ou, si ce n’est pas encore le cas, il n’est jamais trop tard pour le demander) dans la force de l’Esprit saint. Je l’ai dit à l’instant : c’est l’Esprit de Jésus et de son Père, l’Esprit qui circule sans cesse entre le Père et le Fils, et Il est pour nous le don de Dieu. Ce sont les mots qu’entendent ceux qui reçoivent l’huile sainte qu’on appelle le Saint Chrême au jour de la confirmation : « Jules ou Hugo, Chloé ou Emma, sois marqué de l’Esprit Saint le don de Dieu. » Oui, Dieu te fait un cadeau, un don et ce cadeau c’est Lui-même qui vient en toi, entre en dialogue avec toi comme avec un ami, et te donne sa force pour être en paix intérieurement, en paix avec les autres, en paix avec la nature que tu aimes aussi.
Reçois ce don comme un souffle puissant qui anime et animera toute ta vie, si tu le veux bien. Vous tous, ne ralentissez pas votre élan ! C’est aussi une belle consigne à quelques semaines des Jeux Olympiques…

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