"Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’oeuvre que tu m’avais confiée."

A quelques heures de sa passion, dans une longue prière adressée à son Père, Jésus récapitule l’ensemble de sa vie. Il exprime ce qui en a constitué le ressort profond et permanent : l’accomplissement de l’oeuvre du Père. Or l’oeuvre du Père, c’est que les hommes le connaissent ; c’est qu’ils entrent avec lui dans une relation filiale réalisant ainsi leur vocation originelle. De toute éternité, le Fils unique de Dieu, devait être l’unique médiateur qui nous ferait entrer dans cette filiation. Nous nous souvenons de la parole forte qu’il a prononcée dans le dernier entretien avec ses disciples : "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne va au Père si ce n’est par moi" (Jn 14,6). Toute l’oeuvre de Jésus, ses actes, ses paroles et jusqu’au silence du Vendredi Saint n’avaient qu’un seul objectif : placer les hommes sur le chemin de la vie en leur faisant connaître le nom du Père. Voilà en quoi réside sa gloire et sa joie.

Frères et soeurs, la prière de Jésus nous offre un double enseignement.

En premier lieu, elle nous invite à faire sans cesse retour au Christ comme à celui en dehors duquel nous ne pourrons pas connaître dans leur plénitude la vie et le bonheur auxquels nous aspirons. En effet, il n’y a pas sous le ciel d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés que celui de Jésus (cf. Ac 4,12). Fermement enracinés dans cette foi, nous fixons notre regard sur le visage du Christ, notre guide et notre pasteur. Nous nous ouvrons à la Parole de vie rapportée par ceux qui ont vu de leurs yeux, entendu de leurs oreilles, touché de leurs mains (cf.1 Jn 1,1). Nous contemplons en Jésus le visage du Père. Lui seul, venant du sein du Père, pouvait nous le dévoiler (cf. Jn 14,9). Seigneur Jésus, c’est ta face que nous cherchons. Qu’en toi et par ton Esprit, nous entrions dans l’obéissance d’un coeur filial et devenions les enfants bien-aimés du Père.

En second lieu, nous pouvons dire de la prière de Jésus qu’elle ouvre pour nous l’espace de la mission. "Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux sont dans le monde, et moi, je viens vers toi." En quelque sorte, Jésus part et nous laisse la place. Comme le Père l’a envoyé dans le monde, à son tour il nous envoie poursuivre la mission inaugurée par lui. Car notre tâche ne diffère pas de la sienne. Il s’agit d’ouvrir les hommes à la paternité de Dieu et dans le même mouvement à la fraternité universelle. Comment pourrions-nous en effet donner à Dieu le nom de Père sans voir en tout homme un frère !

Le chemin qu’il nous revient de proposer est toujours le même aujourd’hui et demain comme hier : c’est le Christ Jésus. C’est sa parole annoncée de telle sorte qu’elle ait quelque chance d’être entendue. C’est la qualité de notre vie fraternelle entre disciples, mais aussi avec toute personne, notamment avec celle qui est blessée dans son humanité. N’est-il pas vrai d’ailleurs que c’est en se faisant notre frère, compagnon de nos peines, de nos espoirs et de nos joies, que Jésus nous a révélé le Père des miséricordes et nous a conduits à lui ? Ce qu’il a fait nous est une précieuse indication pour notre propre service de l’Évangile en ce monde.

Jésus part et nous laisse la place. Mais il ne nous abandonne pas. Sa prière, quelques heures avant sa passion, est toute imprégnée de sa préoccupation pour ses disciples : "Je prie pour eux… pour ceux que tu m’as donnés." Il sait qu’ils seront en butte aux contradictions du monde comme lui-même l’a été. Il prie aussi pour ceux qui sur leur témoignage croiront en lui.

Cette prière, le Christ la continue dans l’éternité de sa résurrection. Aujourd’hui encore, il prie pour nous, les ouvriers et les missionnaires de l’Évangile. Il prie pour chacun de vous. Il prie pour ceux qui grâce à nous s’éveilleront au don de Dieu. Et surtout, il nous fait le don de l’Esprit Saint, premier acteur de la mission. L’Esprit qui donne force, audace et inventivité aux serviteurs de l’Évangile. L’Esprit qui dispose les coeurs à s’ouvrir à la Parole de vie et de vérité.

Le chant, notamment dans sa fonction liturgique, est un moyen privilégié d’annonce de l’Évangile. Les grands musiciens l’ont compris. Trouvant leur inspiration dans la Parole de Dieu, ils participent à la fonction prophétique de l’Église. Il en est de même pour ceux qui exécutent leurs oeuvres. Les uns et les autres, tout en annonçant la Parole de Vie, disposent les coeurs à l’accueillir. "Qu’il chante à Dieu, celui qui vit pour Dieu, écrivait saint Augustin, amateur passionné de musique ; qu’il psalmodie son nom, celui qui travaille pour sa gloire. Ainsi, en chantant, en psalmodiant… vous aplanissez la route pour le Christ ; pour que, par les pas si beaux de ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle, s’ouvrent à lui les coeurs des croyants".

Viens Esprit, nous t’attendons !

Références bibliques :

Référence des chants :

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