D'origine familiale gallo-romaine, deux jeunes chrétiens du Ve siècle sont saisis par le désir de perfection évangélique et entreprennent de rejoindre l'Orient, "paradis de la vie monastique". Ces frères sont Honorat et son frère Venance, qui meurt en route. Honorat revient en Occident et s'arrête en Provence. Il se fait ermite au large de Cannes, dans l'une des îles de Lérins : celle qui portera son nom jusqu'à nos jours abrite un illustre monastère, qui se visite toujours. Bientôt, des disciples affluent. Plusieurs deviendront célèbres comme Eucher de Lyon et Loup de Troyes. L'Abbé Honorat est en relation avec Jean Cassien, lui-même animateur d'une communauté monastique à Marseille, près du tombeau de sain Victor. Honorat mettra en place des "Coutumes" organisant une communauté cénobitique. Cette Règle, souple et équilibrée, sera adoptée par de nombreuses fondations : elle met l'accent sur la stabilité des moines dans une vie spirituelle où "la discipline se mêle à l'allégresse... dans l'égalité d'humeur et la simplicité de la joie".

Une telle stabilité connaîtra au cours des siècles bien des exodes, par suite des besoins de l'Église. Ainsi Lérins deviendra une pépinière d'évêques, arrachés à leur solitude pour le service d'un diocèse. Le premier, Honorat devra quitter sa chère île de Lérins pour accepter la charge de l'évêché d'Arles. Il aura beaucoup à y faire afin de rétablir, en cette Eglise très divisée, la concorde et la sainteté. Il termine sa tâche terrestre en 430. De tels exodes de moines devenant évêques se produisent encore de nos jours ; ainsi l'actuel archevêque Tours est un ancien Père Abbé de Lérins !
Comme Honoré, Honorat vient du latin "honneur" (honoris).


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