Le Jour du Seigneur consacre son émission à la proposition de loi sur la fin de vie. La messe est ensuite célébrée en direct de l’église Saint-Etienne à Issy-les-Moulineaux, en Ile-de-France.

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« La fin de vie peut-elle se régler par une loi ? »
La crise sanitaire a remis en lumière la question de la mort et la façon de mourir. C’est dans ce contexte particulier qu’une proposition de loi sur la fin de vie a émergé pour compléter la loi Clays-Leonetti de 2016, que beaucoup jugent insuffisante. En quoi consiste-t-elle ? Doit-on légaliser l’euthanasie ? Quelle est la place de l’humain dans cette décision ? Et comment prendre en compte la dignité du malade ? Pour répondre à ces questions, David Milliat reçoit Marie-Jo Thiel, médecin et théologienne.

Peut-on maîtriser la mort?

Marie-Jo Thiel nous raconte que la mort est un sujet très humain, qui touche à l’émotionnel et plus particulièrement à la peur de disparaître. Alors que nous vivons dans une société axée sur la notion de maîtrise (de la vie, de son corps, de la santé, du vieillissement), ce projet de loi nous fait réfléchir sur les conditions d’une maîtrise de la mort. Or, maîtriser la fin de vie relèverait d’une illusion : personne n’échappe à la mort. Mais celle-ci est propre à chacun. Elle renvoie à l’histoire subjective de la personne, qu’il convient d’accompagner dans toute sa complexité.

Pour ou contre le projet de loi sur la fin de vie : quels arguments?

Afin d’illustrer et comprendre le débat sur l’aide médicalisée à mourir, nous avons interrogé deux députés qui ont délibéré à l’Assemblé nationale. Thomas Mesnier est médecin urgentiste et a voté « contre ». Pour ce dernier, donner le droit à quelqu’un de donner la mort à quelqu’un d’autre ne représente pas un geste d’amour. Il préfère la voie d’accompagnement solidaire qui vise à laisser la possibilité de la vie « jusqu’au bout ». Caroline Fiat, quant à elle, est aide-soignante et a voté « pour ». Trop souvent confrontée aux demandes de patients en fin de vie qui veulent partir, elle déplore de n’avoir d’autre choix que de laisser souffrir l’autre. Pour elle, décider de sa fin de vie renvoie à un choix personnel, légitime et digne car notre corps nous appartient. Elle ne défend alors pas le recours aux soins palliatifs.

Accompagner dignement la fin de vie

Néanmoins, pour Marie-Jo Thiel, la loi actuelle prône déjà le recours à la sédation profonde et continue, qui permet au patient de partir sans souffrir. Pour elle, la question de fond que cette nouvelle proposition de loi pose est celle du temps. La sédation profonde et continue (vs l’aide à mourir rapide que propose le nouvel amendement) permet le temps de l’accompagnement. C’est-à-dire, à la fois le temps pour l’entourage de se préparer et d’accepter la mort, mais aussi prendre le temps d’être disponible et d’accompagner l’autre dans toute sa vulnérabilité avec tendresse.

Messe

Célébrée en direct de l’église Saint-Etienne à Issy-les-Moulineaux (92)
La communauté chrétienne est ancienne, comme le laisse supposer la protection sous laquelle est placée l’église avec saint Étienne, l’un des premiers martyrs de la chrétienté dont le culte se répand au Ve siècle. Quelques vestiges du VIIe siècle sont situés sous le jardin du presbytère. L’ancien tympan du XIIe siècle est toujours visible à côté de l’autel de la vierge. L’église disparaît en 1336 et de celle qui la remplaça, il ne reste que la cloche. L’église actuelle date de 1618 et compte parmi les plus anciennes du département. Son orgue a été entièrement restauré en 2014.

Président : P. Jacques Mevel, curé
Prédicateur : P. Augustin Mbazoa, pallotin

Parole inattendue

Danièle Laufer est écrivaine et survivante de la Shoah. Elle raconte l’importance de la mémoire : « Je me sens, en ce moment, témoin de témoin. Je viens d’écrire un livre sur les enfants de survivants des camps de concentration, ce qui était mon cas. Nous sommes à une époque où les derniers témoins de toute cette histoire sont en train de disparaitre les uns après les autres. C’est à nous de témoigner de cette histoire, de ces parents étranges, survivants de l’horreur et de la barbarie. » 

En savoir plus sur cette série, en partenariat avec la radio RCF.

 

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