Dans l’évangile de Jean, on assiste à une longue prière de Jésus à son Père, moment intime et privilégié dont on est les spectateurs tenus à distance dans le temps et dans l’espace.
Nous sommes bien éloignés de l’époque du christianisme primitif et Jésus parle avec des expressions qui ne sont pas toutes dans notre langage courant.

Pourtant, avez-vous remarqué que le Christ parle de NOUS à son Père ?

Oui ! De nous, qui sommes ici à Thiais, ou qui participons à cette eucharistie par sa retransmission au Jour du Seigneur !

Jésus parle de nous et nous parle !

Prière

Dans cette longue citation évangélique où seul Jésus s’exprime, avant sa passion et la Résurrection, ces mots prennent un écho particulier et résonnent peut-être dans notre cœur et à notre esprit.
Jésus prie… Ce n’est pas la première fois, mais il le fait de façon prolongée. 
Il prie et il cite ceux pour lesquels il le fait.

Heureux d’avoir pu entrainer à sa suite des disciples, Jésus sait que par leur mission et leur témoignage ultérieur, d’autres recevrons la foi. Grâce à la parole des apôtres, des hommes et des femmes croiront. 
C’est dans cette lignée de croyants que nous nous plaçons aujourd’hui, 2000 ans après la prédication de Jésus.

Mais cette succession au fil des siècles n’a pas été simple, ni sans danger.
Le Christ est mort sur la Croix et tant d’autres chrétiens ont aussi donné le témoignage de leur foi jusqu’au don de leur vie, comme le premier d’entre eux Etienne tel que nous le rapportent les Actes des apôtres. La violence s’exerce toujours pour faire taire les témoins du Christ, lui qui donne force dans l’épreuve.

Mais aucun de nous ne veut affronter seul pareille épreuve. Nous ne recherchons pas le martyre. Parfois, il s’inscrit malgré eux dans la vie d’un P. Jacques Hamel, de Ste Blandine, et d’autres anonymes.

L’acte de foi, personnel et individuel, qui conduit à témoigner du Christ est exigeant mais pousse toujours à aller de l’avant, à progresser, à se donner et à partager.

Unité

Et Jésus nous indique que cela s’épanouit dans l’unité avec lui et entre croyants. En priant, il demande pour nous :
« Que tous soient un, comme toi Père, tu es en moi, et moi en toi ».
Cette expression n’est pas incantatoire, mais profondément enraciné dans notre vocation chrétienne : « qu’ils soient un pour que le monde croie que tu m’as envoyé ».

Cette unité recherchée ne s’épanouit pas dans l’uniformité, l’effacement des différences, NON ! Au contraire, c’est notre complémentarité qui justifie la quête de l’unité. 
Nous devons lutter contre les démons de la division, des oppositions stériles. Quelles que soient nos différences culturelles, sociales ou d’origine, quelle que soit la couleur de notre peau qui n’est que l’enveloppe de notre être, nous sommes TOUS enfants de notre Père. Notre identité chrétienne se consolide dans une conscience commune.
Comme le disait saint Jean-Paul II, 
« Dieu veut l'Eglise parce qu'il veut l'unité et que, dans l'unité, s'exprime toute la profondeur de son agapè, de son Amour » 
(Encyclique Ut Unum sint, sur l’engagement œcuménique (1995), n. 9)

L’amour est le ciment de l’unité.

Amour

En méditant cet évangile, j’ai perçu un clin d’œil du ciel.
Demeurant dans une auberge de jeunesse chrétienne, Adveniat à Paris, chaque fois que je me rends à la chapelle je passe devant le mur de l’unité où sur un fond bleu ciel est écrite en une vingtaine de langues l’expression de Jésus « qu’ils soient un – Ut unum sint - ………… ». 
Cette contemplation régulière de l’appel du Christ est un prélude pour comprendre ce qu’il attend de nous : « qu’ils soient parfaitement un afin qu’ils sachent que tu les as aimés comme tu m’as aimé ».
Notre prière comme notre recherche de l’unité sont nourries par l’amour que nous recevons du Père et que nous partageons.
En proclamant ensemble tout à l’heure le Notre Père, nous donnerons un magnifique écho au souhait de Jésus : « Je leur ai fait connaître ton nom pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux ».
On ouvrira les bras, on sera prêts à lier nos mains, habités tous par l’amour dont le Seigneur nous gratifie.
Prenons-nous bien conscience de ce qui est en jeu dans ces paroles et gestes répétés à chaque messe et même en dehors ?
Ressentons-nous la chaleur dans nos cœurs pour avoir force et courage dans le témoignage et la prière ?
Il n’est pas insignifiant de venir à la messe, de prier ensemble…

En ce dimanche, nous ajouterons un souhait, une intention pour toute nos mères dont c’est la fête, nous demanderons à Marie en ce mois de mai qui lui est dédiée, de les protéger et d’en faire toujours de merveilleuses témoins de l’amour de Dieu pour l’humanité toute entière qui en a tant besoin.

Que nous tous soyons un dans l’amour !
 

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