Dimanche dernier, Jésus nous donnait un commandement nouveau : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés." Facile à dire… mais pas toujours à faire. Sœur Emmanuelle disait : "Notre vie est une école pour apprendre à aimer comme Dieu." Une école où chacun, quel que soit son âge ou sa foi, est invité à progresser. Comme à l’école justement : on apprend, on tombe, on recommence. C’est un chemin de lumière, mais aussi de doutes et d’efforts, qui mène à la joie d’aimer mieux.

Ce chemin n’est pas toujours facile. Il y a des jours où l’on se sent perdu, enfermé dans ses peurs, ses échecs ou ses colères. Comme bloqué derrière une porte fermée. Et on cherche la clé : dans notre cœur, chez les autres, ou dans des solutions faciles… qui souvent ne tiennent pas.

Et pourtant, cette clé, nous l’avons. Parfois on l’égare, mais elle est là. Cette clé précieuse, c’est le Christ. Même pour ceux qui ne croient pas, on peut dire qu’il représente ce qu’il y a de plus lumineux en nous : le pardon, la bonté, la force de se relever. Il est celui qui ouvre la porte de notre cœur et nous donne accès à ce qu’on peut appeler : la vraie vie.

Dans la première lecture, tirée des Actes des Apôtres, certains pensaient que le salut venait des règles, des traditions à suivre à la lettre. Mais les apôtres, guidés par l’Esprit, découvrent que c’est une question de cœur. Ce qui ouvre notre porte, ce n’est pas la performance, mais la rencontre avec le Christ. Il est la clé d’une paix profonde, qui ne dépend ni des notes, ni des soucis familiaux, ni du regard des autres.

Je vous pose une question simple : avez-vous déjà perdu une clé importante ? La clé de votre casier, de la maison ou le code de votre téléphone ? Ce moment de panique où l’on se sent bloqué, impuissant. Et cette joie immense quand on la retrouve ! Eh bien, c’est la même chose dans nos vies : retrouver le Christ - ou simplement retrouver confiance- c’est comme rouvrir une porte qu’on croyait totalement fermée. Cela redonne de l’air, de la lumière, de l’élan.

Dans le livre de l’Apocalypse, Jean décrit une ville magnifique : la Jérusalem céleste. Une ville où les douze portes sont grandes ouvertes, rayonnantes. Sur ces portes sont inscrits des noms : ceux de personnes qui ont laissé Dieu illuminer leur vie. Et si, symboliquement, chacun de nous avait son nom inscrit sur une de ces portes ? Et si, dans cette ville de lumière, notre place était déjà préparée ?

Mon prénom, Benoît, signifie "béni de Dieu". Cela m’invite à dire du bien, à faire le bien. 

Et vous, connaissez-vous la signification de votre prénom, en particulier vous qui serez appelés tout à l’heure par votre directeur par votre prénom ? 

Comme pour mieux vous dire qu’elle est votre mission ! Dans votre famille, votre classe, ou dans le monde !  Peut-être êtes-vous appelé à consoler, à créer, à soigner, à écouter, à relier ? Chacun a une porte à ouvrir… pour lui-même et pour les autres.

Avant son Ascension, que nous célébrerons jeudi, Jésus nous laisse un cadeau immense : sa paix. Pas une paix tranquille où il ne se passe rien. Mais une paix habitée, vivante. Une paix qui vient de l’Esprit Saint, notre défenseur, ce souffle intérieur, discret, mais bien réel. Il nous rappelle les paroles de Jésus, il nous éclaire, il nous relève quand nous tombons.

Dans nos écoles, nos familles, nos lieux de vie, nous pouvons tous être des "porte-clés" pour les autres. Oui, des porte-clés ! Ceux qui, par leur sourire, leur bonté, leur patience, leur présence, aident les autres à retrouver la clé qu’ils croyaient perdue. Il suffit parfois d’un regard, d’un mot gentil, d’un pardon, d’un silence même, pour que la porte d’un cœur s’ouvre à nouveau.

Un élève mis à l’écart, un professeur fatigué, un parent débordé… chacun a parfois besoin d’un autre pour retrouver sa clé, sa lumière. Ce que nous vivons ici, dans cet établissement, ce n’est pas seulement une suite de cours et d’examens. C’est aussi un lieu où l’on apprend la solidarité, le pardon, le respect et l’écoute. Un lieu où l’amour grandit, souvent à petits pas.

Aujourd’hui, nous avons de quoi être dans la joie. Jésus est vivant, et son Esprit agit dans le cœur de ceux qui veulent faire grandir la paix. Prenons cette clé qu’il nous tend : elle n’est pas lourde, mais précieuse. Elle ouvre les portes les plus verrouillées, les blessures les plus profondes. Et elle nous confie une mission : aider les autres à ouvrir, eux aussi, leur cœur.

Avec Marie, sa mère, qui garde la porte du Christ toujours ouverte, accueillons ce don de la paix. Et comme le dit le psaume 83 : "Heureux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur." Que ce chemin s’ouvre en chacun de nous aujourd’hui.

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