« Les gens marchent dans la cage de leur planète’, disait un dramaturge français, ‘parce qu’ils ont oublié qu’on peut regarder vers le ciel ! »  Espérons qu’en des moments spéciaux, les gens ressentent la nostalgie de Dieu, le désir de le connaître de plus près. Nous pouvons nourrir cette émotion, surtout lors de la fête de la Toussaint.

C’est un jour de réflexion et de prière. Pendant un moment, l’homme peut oublier son stress et l’agitation pour réfléchir au mystère plus profond de l‘existence. Une vie qui semble se terminer sur la tombe, mais qui porte en elle une vocation céleste.

La Toussaint est un jour de confiance en l’avenir. Un feu s’est allumé dans nos cœurs qui n’est pas obscurci par la morosité du temps. A chaque baptême, on nous le rappelle : notre nom est gravé dans la paume de Dieu. Par ce signe, nous sommes incorporés dans une communauté, que nous appelons dans le credo ‘la communauté des saints’. Cette communauté est notre destin : un cercle de personnes, une multitude de gens, qui trouvent leur joie en Dieu. Puissions-nous déjà être reliés à eux dans la prière.

Les Béatitudes parlent aussi de cette vocation. ‘Heureux ceux qui pleurent parce que la justice est si souvent bafouée, ils recevront la justice. Heureux qui vivent dans un monde d’ambiguïté avec un cœur pur, ils verront Dieu. Heureux ceux qui apportent la paix au sein de la vanité et de la vantardise, car ils seront appelés fils de Dieu.’

 

Huit possibilités d’être heureux ont été mentionnées dans l’Évangile. Les Béatitudes sont la porte d’entrée du Sermon sur la montagne, la compilation la plus importante des paroles de Jésus.

Nous n’en avons pas besoin pour survivre, mais pour vivre une vie pleine de sens et reliée avec Dieu.

Elles forment notre second besoin : notre désir d’un monde selon le rêve de Dieu, un monde dans lequel il peut à nouveau être Dieu et nous son peuple !

Nous exprimons ce rêve dans cet endroit où, il y a exactement 100 ans, se sont déroulés les derniers jours de la Première Guerre mondiale. Une région typée par le chanteur flamand Willem Vermandere: ’Si jamais vous passez par le Westhoek, vous y retrouverez la guerre et les tombes d’un millier de soldats, le père de l’un, l’enfant de l’autre, mort, silencieux et abandonné. Trop terrible !’ Ou selon les mots du père Lekeux, qui a monté la garde sur le site d’Oud-Stuivenkenskerke pendant dix-huit mois au service de l’armée belge : ‘Nous avons beaucoup souffert à l’époque, mais c’était pour protéger nos positions, c’était mieux que de reculer.’

A l’époque, il y a 100 ans, on savait encore pourquoi on se battait. Pourquoi nous battons-nous aujourd’hui ? Pour notre gagne-pain ? Pour notre image ? Pour un pays dans lequel nous pouvons vivre ensemble et avec des personnes d’origine étrangère ? Pour une vie digne d’être vécue ? La résilience a besoin de racines. L’homme moderne risque d’oublier ces racines. Il croit qu’il peut tout contrôler : la vie, l’environnement, sa santé, ses relations, ses efforts et ses capacités. Cette audace lui coûte cher : il n’y a pas seulement la vague de migration, mais aussi le changement climatique, l’individualisation et la solitude croissantes, la montée du populisme… L’homme ne trouvera jamais son accomplissement s’il n’apprend pas à creuser : non pas lancer une guerre de positions, mais découvrir ses propres racines; comme enfant de Dieu, disciple de Jésus, comme temple de l’Esprit Saint.

On peut se poser la question suivante : ‘Quel est notre degré de résilience pour réaliser notre vocation céleste, pour tendre vers des choses essentielles ?’ Jésus est très clair dans les Béatitudes : ‘Pour devenir un enfant de Dieu, ne comptez pas sur vos propres forces mais essayez de suivre Dieu: sans prétention, simplement, avec douceur et un cœur pur.’

Amen.

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