Frères et sœurs, on dirait que notre monde a du mal à supporter le bien. Le bien doit parfois se cacher pour survivre. Souvent, il tombe dans l’oubli, pour ne pas dire qu’il est nié, voire banni. La souffrance des gens tient souvent au fait que malgré leurs intentions les meilleures, le zèle de leur engagement, ils se retrouvent en marge de la société.

Cette question nous amène au cœur de ce que nous célébrons aujourd’hui : la Résurrection de Jésus. Le Vendredi Saint, il fallait que Jésus disparaisse car il était littéralement « trop bon pour ce monde ». Ce qu’il était et ce qu’il faisait était devenu insupportable. Non parce c’était mal, mais au contraire parce que c’était bon. Jésus aurait pu se sauver lui-même. Il aurait pu s’arranger pour ne pas souffrir. Mais son histoire unique se serait alors arrêtée là. La croix fut son dernier refuge et pour cette raison son dernier choix. Il décida lui-même d’aller à Jérusalem et de porter sa croix jusqu’au bout. Mais est-ce sur cette croix qu’il est apparu pour la dernière fois ?

En ce matin de Pâques, nous célébrons Jésus relevé d’entre les morts par le Père, par la force de L’Esprit. Tout ce bien, qui avait conduit Jésus en marge de la société et l’avait mené à la croix, ne s’est pas heurté à un mur. Non : sur la croix tout ce bien s’est déversé dans les mains du Père, qui l’a recueilli et l’a transfiguré. Ce qu’était Jésus, ce qui faisait de lui la figure du Père, le Père l’a extirpé de l’incompréhension de ce monde pour le mener à sa transfiguration. Là où la vie s’arrêtait, il l’a fait renaître. Là où se dressait un mur, il a ouvert un nouvel horizon. D’abord pour Jésus, mais aussi pour chacun de nous.

Pâques n’est pas seulement la Résurrection de Jésus. Il est le premier de cette nouvelle création, mais non le dernier. La Résurrection de Jésus marque l’avènement d’un temps nouveau pour lui et pour nous. Celui qui est repoussé et banni dans ce monde peut plonger son regard dans celui du Ressuscité. Il nous rassemble et s’adresse à nous. Il nous emmène sur ce chemin qu’il a déjà lui-même parcouru.

Voulez-vous contempler le meilleur de ce monde ? Vous le trouverez bien souvent en marge de notre société. Les fleurs les plus belles fleurissent où on les attend le moins. Tout comme ces narcisses, ces fleurs de la saison pascale, presque perdues en marge des chemins. Elles y ont bien leur place. Toute vérité et tout bien de ce monde sera reconnu et atteindra sa plénitude dans le visage du Ressuscité. C’est notre espoir et notre joie en ce jour.

Je vous souhaite une sainte et heureuse fête de Pâques ! Amen.

Références bibliques : Ac 10, 34a.37-43 ; Ps. 117 ; Col 3, 1-4 ; Jn 20, 1-9

Référence des chants :

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