Dans la vie, nous avons tous besoin de signes ! Un enfant a besoin de la part de ses parents de signes qui lui montrent qu’il est aimé. Et je ne parle pas seulement de cadeaux, mais parfois simplement de signes de tendresse.

Dans ma vie, il y a des signes : quand j’avais 20 ans, alors que je n’étais pas croyant, j’ai rencontré un scout de 15 ans passionné par sa lecture de l’Évangile : il m’a provoqué à acheter une Bible et j’ai découvert ce que les croyants appellent la « Bonne Nouvelle ». Plus tard, devenu prêtre, j’ai vu un enfant du catéchisme ramener un copain non baptisé dans son équipe. La maman de cet enfant est venue aussi, elle était intriguée… Tous deux ont posé beaucoup de questions, et après bien des découvertes, ils ont demandé à être baptisés…

Nous avons tous besoin de signes pour grandir et dans l’Évangile de ce matin saint Jean écrit que tous les signes qu’il raconte sont marqués là pour que nous croyions que Jésus est bien le Christ, Dieu lui-même présent parmi nous. Il sait bien, saint Jean, que nous avons besoin de signes pour nous mettre en route.

Mais alors, il y a quelque chose de curieux dans notre page d’Évangile, puisque l’on a l’impression que Jésus fait un reproche à l’apôtre Thomas : « cesse d’être incrédule, sois croyant » et encore « heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Eh bien, n’allons pas trop vite dans l’interprétation de ce texte et reprenons-le pas à pas. Jésus, après sa mort et sa résurrection apparaît à ses amis. L’avez-vous bien entendu, les portes sont verrouillées : ils ont peur ! Puisque Jésus a été condamné, ils ont peur que la même chose leur arrive. Jean nous raconte que Thomas n’était pas présent lors de cette première apparition. Mais huit jours plus tard, alors que Thomas cette fois est bien avec les autres, Jésus apparaît de nouveau. Et les portes, elles, sont toujours verrouillées. Les amis de Jésus sont toujours dans la peur !

Jésus a bien compris cette peur de ses amis. Ils leur dit : « la paix soit avec vous ». À la peur, Jésus oppose la paix. Mais la paix cela ne veut pas dire : « rien ne se passe et on roupille ! ». La paix, pour Jésus, cela signifie annoncer Dieu : « de même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». La paix, cela signifie se battre contre le mal : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis » dit encore Jésus. C’est comme s’il disait : « la paix, c’est sortir de ta peur et agir ».

Maintenant essayons de comprendre ce qui se passe pour notre cher apôtre Thomas, celui qui n’était pas présent lors de la première apparition de Jésus mais qui est bien là avec les autres pour sa deuxième apparition. Lorsque le Christ s’adresse à lui, Thomas s’écrit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Il proclame sa foi. Cela, les autres apôtres ne l’ont pas fait. À ce moment, Thomas est prêt pour le combat de la foi. Thomas voit les signes de Jésus ressuscité, il proclame sa foi et il devient ensuite à son tour signe pour les autres. Thomas est pour nous comme un prototype, le premier d’une longue série de témoins…

Reste une question : Pourquoi Jésus dit-il : « heureux ceux qui croient sans avoir vu » ? Nous tous qui venons après Thomas, nous ne pouvons pas voir Jésus en chair et en os, mais cela ne nous empêche pas de chercher à voir ! À voir les signes de sa présence de ressuscité, les signes de son amour et de son pardon entre nous. Je crois même que nous devons chercher des signes et donner des signes ! C’est pourquoi l’on chante « signes par milliers, trace de ta gloire, signes par milliers, Dieu dans notre histoire ». Nous sommes, nous, des signes, les uns pour les autres, et cela se passe dans notre histoire, pas dans les rêves !

Dans la première lecture, tirée du Livre des Actes des Apôtres, on voit bien les signes de l’amour qui lie les personnes à cause de Jésus : « ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, ils en apportaient le prix et l’on redistribuait au fur et à mesure des besoins ».

Lorsqu’on essaie d’ouvrir et de lire le livre de notre propre vie aujourd’hui, on peut voir aussi des signes. Dans une équipe d’enfants ou de jeunes, on n’a pas de champ ou de maison à vendre, mais on peut accepter ou refuser de partager ce que l’on a. Et quand je parle de ce que l’on a, ce n’est pas seulement ce que l’on possède, mais aussi ce que l’on est, le meilleur de soi-même, afin d’être un signe.

Je vous propose pour terminer un petit exercice : Cherchez donc une phrase de l’Évangile à mettre en pratique pour être des signes. Par exemple, le jeudi d’avant Pâques, l’Église a fêté le dernier repas de Jésus et on a lu un texte où l’on voit Jésus laver les pieds de ses disciples. Jésus se fait le serviteur. Et il dit : « ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi pour les autres ». Se faire serviteur pour être un signe. Un autre exemple : un apôtre demande à Jésus : « combien de fois dois-je pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » et Jésus lui répond : « je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois » Autrement dit : pour le pardon, arrête tout calcul !

Enfants, jeunes ou adultes, soyons des signes par milliers ! Souhaitons-nous bonne route en nous portant dans la prière !

Références bibliques :

Référence des chants :

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