Dieu est patient

Nous sommes bien souvent devant une difficulté douloureuse… Que faire avec ceux qui semblent fermés à la lumière qui nous fait vivre ? Cet Évangile va nous aider à éclairer cette situation difficile.

Les habitants de Nazareth, pays de Jésus, se posent une bonne question : « Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? » Ils s’interrogent sur l’identité de Jésus. Mais, aussitôt leur question posée, les voilà qui dérapent ! Sans attendre une quelconque explication de Jésus, ils donnent leur avis de façon péremptoire et définitive : Jésus est bien de leur pays et sa famille est connue de tous… En quoi, ils ont raison ! Mais n’est-il que cela ? Les habitants du pays de Jésus ne semblent ouverts à aucun supplément de lumière. Ils se sont enfermés dans leur savoir, ils ne veulent rien apprendre de plus sur Jésus. Du coup, ils sont « choqués », dit l’Évangile.

Quelle différence entre ces gens et tous ceux qui s’interrogent aussi sur l’identité de Jésus mais restent ouverts à davantage de lumière sur le Seigneur : « Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » demandaient les disciples, il y a peu de temps. Les disciples s’interrogent, ils n’ont pas encore de réponse, ils cherchent, ils attendent la lumière ! Oui, quel fossé entre ceux qui savent tout et qui s’enferment en leurs ténèbres et ceux qui ne savent pas et sont ainsi capables de s’ouvrir à un supplément de lumière. Tristesse de Jésus. Il est mal accueilli par les siens. Nous le comprenons bien. Nous aussi nous rencontrons autour de nous des personnes, des proches peut-être, des gens de notre famille, que nous aimons… et qui semblent fermés à la lumière qui nous fait vivre. Que dire à ceux qui semblent dépourvus de sens spirituel ? Que faire avec ceux qui refusent de prendre le chemin de la réconciliation ? Comment rejoindre ceux que l’ambition dévore ? Oui, que faire lorsque nous paraissons étrangers les uns aux autres ?

Que faire ? Apparemment, rien. Regardons Jésus : il est comme impuissant, vidé de toutes ses possibilités en son propre pays. « Là, il ne pouvait accomplir aucun miracle. » Comprenons, il est important de constater que, dans certaines situations, rien n’est à faire, rien n’est à dire. Le silence est la seule attitude pour ne pas agrandir le fossé qui sépare. Dieu ne s’impose pas. Il s’offre toujours à la liberté de chacun.

Pourtant Jésus ne se résigne pas. Que fait-il qui puisse nous instruire ? Deux choses. D’abord, Jésus « guérit quelques malades en leur imposant les mains ». Ces quelques guérisons sont des signes de l’attente de Jésus : dans une situation apparemment bloquée, il y a toujours une ouverture possible. Un jour la lumière se fera. Beaucoup d’entre nous utilisons cette méthode : à ceux qui sont loin de notre foi, nous donnons une parole, une lecture, nous manifestons une attention particulière… Ces gestes discrets pourront un jour être compris : Dieu se révèlera.

Ensuite Jésus ne va pas loin de son pays. « Il parcourait les villages d’alentour en enseignant » car il désirait que sa parole puisse être entendue en son pays. À l’égard de certaines personnes, il faut parfois les entourer grandement de délicatesse, de serviabilité, de respect ! Une attitude de vérité et d’amour ouvre les coeurs à la lumière de Dieu.

Devant les gens de Nazareth, on aurait pu penser que Jésus, déçu et blessé par l’accueil des siens, s’en aille plein de tristesse sans rien faire… Non, il ne se résigne pas. Il fait même davantage. Il espère en leur ouverture à la vie de Dieu… Nous aussi, espérons !

Impuissants à agir aujourd’hui, nous pouvons toujours espérer. Pour cela, remettons à Dieu ces personnes qui nous tiennent à coeur. Dieu seul est notre maître à tous. C’est lui qui connaît les chemins des coeurs, c’est lui qui sait rejoindre les consciences les plus éloignées de la lumière et respecter leur liberté. Dieu est patient.

Pour tout ce qui concerne la liturgie et les chants, veuillez vous adresser à :
Frère Louis Cochou, abbé
Abbaye Saint-Guénolé
29560 Landévennec

Références bibliques :

Référence des chants :