« Pour la première fois, Jésus les envoie deux par deux. » Comme c’est important la première fois, les commencements ! Voici que les Douze quittent l’intimité du Maître. Et l’évangéliste saint Marc nous rapporte les recommandations de Jésus : Les Douze seront des voyageurs sans bagages, envoyés deux par deux. Voilà deux conditions qui semblent essentielles à la mission, deux conseils pour ne jamais oublier que le plus important est celui qui appelle et qui envoie. C’est lui, Jésus, qui est au départ comme au retour de la mission. Les consignes de Jésus sont impressionnantes et même un peu dérangeantes, surtout au moment où nous faisons nos valises. Oui, nous sommes un peu confus d’avoir surdimensionné nos bagages par « peur de manquer » ! Les randonneurs de l’été et les marcheurs de Saint-Jacques ou du Tro Breizh ont acquis un peu d’expérience pour « voyager léger ».

Et puis, nous pouvons présenter quelques objections de bon sens.

  • Les jeunes familles le savent bien : ce qui est nécessaire aux tout-petits occupe largement le coffre, quand il s’agit de partir en famille.
  • Et vous, amis du Village Saint-Joseph, qui avez souvent éprouvé le manque, le manque de biens, de toit ou d’affection, peut-on vous dire simplement qu’il faut encore et toujours s’alléger ?
  • Et en Église aussi : se simplifier ? Oui, mais comment ? Nous avons besoin pour la mission de certains biens et de quelques moyens.

Seuls, deux éléments de « confort » sont recommandés : le bâton et les sandales. Voilà le bon équipement pour les missionnaires de l’Évangile, ce qui est utile pour avancer sur le chemin, à la manière de Moïse et des Hébreux, qui ont quitté la servitude pour cheminer vers la Terre promise. Alors, que signifient pour nous ce bâton et ces sandales ?

Cette modestie des moyens ne doit pas être un prétexte à l’inaction, notamment dans nos communautés chrétiennes :« Nous ne pouvons plus faire ceci ou cela, nous n’avons plus les moyens, on a déjà essayé ! ». Au contraire l’Évangile semble nous dire que cette pauvreté convient assez bien pour ne pas oublier l’essentiel : la Parole de Dieu.

Faut-il se soucier des choses à faire ? Oui, bien sûr… et je pense à vous, qui êtes fidèles pour toutes ces petites choses qui font vivre nos communautés : ouvrir l’église, accueillir les familles en deuil, faire la catéchèse ; mais vous serez également disponibles pour être avec le Christ dans la prière et pour vous étonner du don de Dieu, là où vous ne l’attendiez pas. C’est vrai, dans la mission, il faut préparer les choses et s’organiser de bien des manières, mais nous garderons aussi, peut-être d’abord, le cœur ouvert pour recevoir, de manière renouvelée, la puissance de l’Évangile. Car c’est lui, le Christ, qui agit pour« proclamer la Parole, chasser les démons, guérir les malades ».

Mais il y a une deuxième consigne : deux par deux ! Deux par deux, c’est le minimum vital pour qu’il soit bien clair que la mission n’est pas mon affaire, mais l’œuvre de Dieu. Deux par deux, pour ne pas s’installer dans l’autosatisfaction, le quant à soi. Deux par deux, et beaucoup plus, pour faire, dès maintenant, l’apprentissage de cette communion dans laquelle le Seigneur veut nous recevoir. « Deux par deux », c’est finalement une belle marque de fabrique de l’Église : les époux, les religieux et religieuses, les évêques, les prêtres et les diacres, tous les baptisés… la mission nous relie sans cesse les uns aux autres, pour former le corps du Christ. L’une des plus belles choses à nous dire de temps en temps, c’est ceci : Oui, je suis heureux de suivre le Christ et de le faire connaître, mais pas sans toi, pas sans vous. Amen.

Références bibliques : Am 7, 12-15 ; Ps. 84 ; Ep 1, 3-14 ; Mc 6, 7-13

Référence des chants :

 

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