Chers amis, nous avons encore à l’esprit la douleur des terribles attentats du 13 novembre dernier. Et nous nous demandons comment consoler ceux qui pleurent, et comment laisser la vie reprendre en nous et en notre pays.

Dans ce contexte, un homme qui a suivi Jésus vient aujourd’hui à notre rencontre : il y a 100 ans, Charles de Foucauld était assassiné. Il y a 10 ans, Charles de Foucauld était béatifié et ce double anniversaire vient consonner avec ces événements pour nous parler de vie, d’amour de fraternité, et nous ouvrir à l’espérance.

Aujourd’hui, nous fêtons le Christ comme un roi qui règne justement par l’humilité et dans le respect absolu de la vie, ce Jésus qui va être exécuté, ce Jésus que Charles de Foucauld a pris comme Roi. Il devient un exemple qui nous aide, dans ces moments où nous avons besoin de moyens spirituels pour réagir à la colère que laissent en nous les attentats, pour traverser l’insupportable et l’incompréhensible.

Lorsque Jésus dit à Ponce Pilate : « Si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus », alors la vie de Charles de Foucauld sera celle d’un maître sans disciples. Ne pas imposer ou s’imposer, mais s’exposer et proposer, avoir une vraie attention à l’autre qui est tellement différent de moi.

La mission de Charles de Foucauld, comme celle de Jésus, ne sera pas une stratégie, mais un art de vivre : « Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci (dit Jésus) : rendre témoignage à la vérité. » Rendre témoignage à la vérité sera « prêcher l’Evangile sur les toits, non par la parole, mais par sa vie », dira Charles de Foucauld, une vie pour Dieu et pour les autres.

Comme Jésus devant Pilate, la vie de Charles de Foucauld est sous le signe de l’imprévisible. Rien n’y est calculé, programmé, organisé à l’avance. Lui qui avait toujours fait ce qu’il voulait, quand il le voulait, comment il le voulait, en prenant Jésus comme son roi, il a renoncé à tout calcul, à toute stratégie humaine. Comme il le dira à Nazareth : « Je laisse Dieu diriger ma vie. Lorsqu’il voudra que je parte, il me le montrera clairement. »

Lorsqu’à la fin de l’interrogatoire de Pilate, Jésus répondra : « Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix », Charles de Foucauld le traduira par cet impératif à voir dans l’autre, dans le frère de toute religion, la vérité qui l’habite. Il cherchera à « regarder tout être humain comme un frère bien-aimé » et ainsi, à se montrer lui-même comme le frère universel.

Charles de Foucauld nous interpelle tous, aujourd’hui, dans cette France qui est agressée, blessée et troublée. C’est pourquoi je voudrais m’adresser d’abord à vous qui regardez la télévision ce matin et qui utilisez la violence, les armes, la drogue, l’argent, les trafics, à vous qui avez du mépris pour la société, les autres. Je suis sûr que vous savez, au fond de vous-mêmes, que la vérité vous appelle à une vie différente, belle et libre. Et si vous ne savez pas, je vous le dis : Dieu vous aime chacun personnellement. Regardez Charles de Foucauld et par lui, osez demander à Dieu de vous aider à changer de vie ; et si vous le lui demandez, il le fera. Quant à vous, hommes et femmes de bonne volonté, osez choisir la vie et retrouver confiance !

Et vous qui êtes chrétiens, en particulier jeunes gens et jeunes filles, osez choisir votre vie dans le sacerdoce, ou dans la vie consacrée, ou dans le mariage, une vie qui soit enracinée dans l’expérience de Dieu qui fait miséricorde et qui appelle à une présence fraternelle. Osez aller à la rencontre de cette part d’humanité fragile et incertaine à laquelle nous appartenons.

Et nous tous, ayons l’ambition qui habitait Charles de Foucauld : « Je veux habituer tous les habitants, chrétiens, musulmans, juifs et idolâtres incroyants, à me regarder comme leur frère. » Amen.

Références bibliques : Dn 7, 13-14 ; PS. 92 ; Ap 1, 5-8 ; Jn 18, 33-37

Référence des chants : Liste des chants de la messe à Viviers 22 novembre 2015

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