Choisir nous est familier. Les grands moments de nos vies sont marqués par des choix que nous espérons conscients et libres. Nous appartenons à une société qui accorde beaucoup d’importance au libre choix des individus qui la composent. Chacun doit pouvoir se déterminer librement dans ses gestes et dans ses paroles. Dans ce contexte, l’exhortation de Josué que nous rapporte la première lecture prend un relief tout à fait particulier.

Au moment où le peuple d’Israël va entrer dans la terre promise, Josué, son guide, successeur de Moïse, le met en garde : « Vous allez entrer dans un pays où les habitants honorent d’autres dieux que le vôtre ; choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, les dieux des païens ou le Dieu d’Abraham qui vous a libérés de l’esclavage d’Égypte et conduits jusqu’ici ? »

Josué invite le peuple de Dieu à décider librement sous quelle autorité il veut continuer à  vivre. L’exercice de la liberté implique nécessairement une fidélité à la décision prise et par là-même pour Israël, s’il veut servir le Seigneur, une renonciation à toute forme d’idolâtrie, une persévérance dans l’accueil de la voix de Dieu. Il n’est personne qui ne soit sans maître, personne qui ne soit sans Dieu. Petit ou puissant, on obéit toujours à quelqu’un ou à quelque chose. Un leader, une idée, une idole, un Dieu sont autant d’autorités auxquelles un homme ou un peuple peuvent se soumettre. Il convient dès lors de choisir avec soin à qui l’on fait allégeance.

« Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. » Cet appel est adressé à chacun de nous. Il nous fait choisir à chaque instant entre le Christ et les idoles modernes, entre l’Évangile et les maximes du monde. Comment vivre pour Dieu et le servir en servant nos frères ? Comment l’aimer en paroles et en actes ?

La réponse viendra dans le dialogue confiant avec lui, chaque dimanche, chaque jour, au cœur des évènements qui marquent notre existence. Quand nous faisons une ascension dans les Pyrénées ou ailleurs, des arrêts s’imposent. Il en va de même dans notre vie de foi où des pauses pour le ressourcement sont indispensables. Libres de choisir comme Pierre dans l’évangile, voulons-nous suivre et vivre par le Christ qui se donne en nourriture ? Il nous offre le Salut. Lui seul a les paroles de la Vie éternelle.

Suivre le Christ, c’est choisir, comme Pierre, de rester avec lui, de lui faire confiance, même lorsqu’on n’a pas tout compris de son discours sur le pain de vie. La foi oblige à des déplacements, mais elle conduit à la Vie éternelle, c’est-à-dire à la connaissance du Dieu vivant et vrai qui libère l’homme de ses entraves et elles sont multiples. Si nous sommes dans cette abbatiale de Saint-Savin, si nous regardons à la télévision cette célébration dominicale, c’est que nous avons choisi de rester avec le Christ, de lui consacrer du temps, de parcourir notre chemin avec lui.

Ils sont nombreux autour de nous ceux qui optent pour un autre chemin. « Voulez-vous partir, vous aussi ? ». Cette question de Jésus reste d’actualité alors que nous sommes invités à vivre notre relation au Christ dans la fidélité et la persévérance.

Aujourd’hui encore, Jésus nous presse de nous engager à sa suite, non du bout des lèvres ou par habitude, mais résolument. Il veut faire de nous des chercheurs dans la prière, dans le travail d’intelligence de la foi, dans les engagements au service de l’humanité.

Vers qui irions-nous Seigneur ? Notre foi en toi s’exprime en Église, car le chrétien isolé est un chrétien en danger. À la suite de Pierre, je peux dire : « Je crois ». Nous croyons que tu apportes la vérité sur Dieu et sur l’homme. Tu apportes la plénitude de la joie. Nos célébrations n’ont d’autre but que nous conduire vers toi. Tu es le Vivant pour les siècles des siècles. Amen.

Références bibliques : Jos 24, 1-2a.15-17.18b ; Ps. 33 ; Ep 5,21-32 ; Jn 6, 60-69

Référence des chants :

 

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