Frères et sœurs bien aimés, il y a beaucoup de rois sur cette terre. Beaucoup de chefs d’État. Tous passent. Les uns sont meilleurs que les autres, d’autres sont plus terribles que les uns. Aucun ne demeure et la plupart du temps, lorsqu’ils changent, les peuples aspirent à un gouvernement meilleur.
C’est ainsi que les Juifs qui subissaient la domination grecque espéraient des jours meilleurs. En 168 avant Jésus Christ, leurs ennemis voulurent éliminer leur religion. Alors se leva le prophète Daniel, dont les paroles viennent de nous être lues. Il est venu réconforter les siens en leur annonçant l’arrivée d’un mystérieux Fils de l’Homme, un être venant de Dieu pour régner à la place des persécuteurs. Sa domination, disait-il, sera éternelle et sa royauté ne sera jamais détruite. Daniel annonçait la venue de Jésus.
C’est devant Ponce Pilate, le représentant de l’empire romain, que Jésus accepte ce titre de roi. Il reconnait que sa royauté ne vient pas du monde mais de Dieu son Père. Il affirme que son règne est celui de la vérité. Jésus en effet, n’est pas venu exercer son pouvoir par la force mais par l’amour. Il n’est pas venu contraindre mais convaincre. Ses armes ne tuent pas, ce sont celles de l’amour qui s’offre jusqu’à donner sa propre vie. Ce sont les armes d’une Parole qui éclaire le chemin de l’homme en lui montrant la voie de la vérité, de la beauté, de l’amour, du don et du pardon.
Voilà pourquoi le chrétien recherche la vérité avec le Christ. S’il le faut, il est prêt à rendre témoignage à la vérité, comme Jésus, quoi qu’il en coûte. Il se souvient de la parole de son Seigneur : « la vérité vous rendra libres » (cf. Jean 8, 34).
Chrétien, je souhaite que la fête du Christ-Roi fasse grandir en toi le désir de connaître la vérité du Christ. Tu sais, toi, que Jésus est le témoin fidèle dont parlait saint Jean tout à l’heure, dans la deuxième lecture. Tu as cru qu’il nous a délivrés de nos péchés par son sang. Tu espères qu’un jour tous le verront, même ceux qui l’ont transpercé.
Il veut régner dans ton cœur. Il connait les difficultés qui sont les tiennes, tes souffrances, mais aussi ton désir de paix et de bonheur. Il te montre le chemin qui y conduit.
Reconnais que Jésus est la Vérité, et que tout ce qu’il a dit est vrai et bon pour toi et pour tous. Ne recherche plus ailleurs les paroles qui font vivre. Seul l’Esprit de Jésus te conduit à la vérité tout entière. Ne dis plus oui à la fois à Jésus et au monde.
Accueille cette vérité dans ta vie, et agis comme Jésus te le propose. Que ton oui soit oui et que ton non soit non. Avec lui, regarde les autres avec bienveillance, recherche la justice, sois vainqueur du mal par le bien.
Chrétien, que ton comportement quotidien proclame hardiment la vérité du Christ. Ne cherche pas à dominer le monde, ne sois pas amoureux du pouvoir. Au contraire, par ton amour et ta joie débordante, mets-toi au service de tous. Donne-leur ta vie, et tu la recevras au centuple. Que par toi ils s’approchent du Christ, et que par lui ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance.
Le monde a tant besoin de l’amour du Christ.
Le Christ a tant besoin de ton amour pour dire sa tendresse à chacun.
Que le Seigneur qui t’attire à lui, vers lui aujourd’hui dans cette messe, et qui veux t’envoyer vers les autres, fasse de toi un semeur d’espérance. Celle-ci, à son tour, te comblera d’une joie que personne ne pourra te retirer. Dis oui au Christ, donne lui ton cœur, qu’il en soit le seul Roi, et tu vivras !
Références bibliques : Dn 7, 13-14; Ps. 92; Ap 1, 5-8; Jn 18, 33-37
Référence des chants :
