Les enfants y croient ! Cela se voit. Cela s’entend. Merci. Nos frères d’Orient y croient ! Cela se voit. Cela se sent. Merci.

Ils y croient à la suite de tant d’autres. Qui ? Des exilés, des humiliés, des païens et des étrangers. Voilà ce qui est proposé ce matin pour faire la fête, la fête de la manifestation de Dieu. Épiphanie ! … Curieux cortège !

 Des exilés ! C’est Isaïe qui raconte cette rude expérience de son peuple de retour d’exil, et qui ne voit pas comment, à vue humaine, il est possible d’en sortir. Au cœur d’une situation très noire (« les ténèbres couvrent la terre »), d’une situation de crise, avec toutes les tentations de repli qui lui sont associées, une espérance est proclamée. Il n’y a là aucune naïveté, mais seulement une confiance indéfectible du peuple de la Bible à l’égard de son Dieu. Yahvé tient ses promesses. Le prophète y croit et il le dit.

Et le psalmiste reprend un tel acte de foi en écho, attestant que Dieu donne, par ses envoyés, des signes de sa passion pour la justice, de son attention pour les humiliés, les faibles et les pauvres. Le psalmiste y croit et il le chante… soutenu par la harpe !

 Puis c’est au tour de Paul, ce matin, qui n’oublie pas, dans son adresse aux Éphésiens, qu’il revient de loin ! Ce persécuteur a vécu un retournement inouï. De sectaire, il est devenu, par grâce, passionné d’universalité, convaincu qu’il est que Dieu est le Père de tous, des juifs comme des païens. Paul y croit et il le proclame.

Et enfin ce matin, des étrangers, dont rien ne dit non seulement qu’ils sont rois, mais pas non plus qu’ils ont seulement des papiers en règle… trois étrangers sont parmi les tout premiers, juste après les bergers, à reconnaître dans un enfant de pauvre, les prémices d’une extraordinaire bonne nouvelle. Ces mages, ils y croient et ils le manifestent.

Si l’Église nous propose une telle galerie de portraits ce matin, c’est sans doute pour nous conduire sur un chemin de contemplation et de conversion.

 Invitation à nous étonner, aujourd’hui comme hier, de Dieu ! Ses chemins ne sont vraiment pas toujours nos chemins. Et si l’on nous raconte qu’Isaïe a été provoqué à l’espérance au cœur de la nuit, au cœur de la crise, et si l’on nous raconte que Paul a été déstabilisé, et si l’on nous raconte que les mages ont été déroutés… c’est pour mieux nous apprendre la pédagogie de Dieu à notre égard. C’est pour mieux nous sensibiliser au chemin de foi qui nous est proposé en ce début d’année 2010.

> Face à la crise, quelle foi disons-nous… lucidement ?

> Face aux injustices, aux situations d’humiliation dont nous pouvons être les témoins, quelle foi chantons-nous… clairement ?

> Face aux tentations de repli identitaire, quelle foi proclamons-nous… effectivement ?

> Face aux étrangers, quelle foi manifestons-nous… concrètement ?

Des murs sont tombés ces dernières années. Il y a de quoi se réjouir et rendre grâce. Mais d’autres murs de séparation, d’autres murs de haine, sur la terre de Jésus comme ailleurs, sont encore bien debout. Ils sont parfois tout proches de nous. Ils sont parfois en nous. Prions Celui dont nous parle Paul dans cette même épître aux Éphésiens, prions ce Jésus qui dans sa chair a détruit le mur de séparation : la haine. Prions son esprit, l’Esprit de paix de venir habiter nos consciences et nos volontés afin que nous devenions effectivement mieux croyants, à la manière de Dieu.

Notre monde, en particulier en Occident, manque de croyants… non seulement de croyants en Dieu, mais peut être plus encore de croyants, avec Dieu, en l’homme.

Voulez-vous que nous demandions ensemble à Dieu, ce matin, les uns pour les autres, la grâce de la foi tout au long de cette nouvelle année ?

Bonne année.

Références bibliques : Is 60, 1-6 / Ps 71 / Ep 3, 2-3a.5-6 / Mt 2, 1-12

Référence des chants :

 

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