« Ayant levé les yeux, Jésus vit une grande foule qui venait à lui. »
Frères et sœurs, pourquoi sommes-nous venus ici à Paray-le-Monial ? Pourquoi faisons-nous cet été une session ou une retraite dans un sanctuaire chrétien ? Nous ressemblons à cette grande foule que le Christ a regardée avec tant de compassion. Nous voulons, comme elle, nous convertir sincèrement, passer d’un rivage à l’autre, en nous approchant du Christ. Nous voulons présenter, nous aussi, nos malades à celui qui est venu guérir et sauver ce qui était perdu. Sur nous, sur notre humanité affamée de bonheur, le Christ porte son regard d’infinie miséricorde. En lui, le cœur d’infinie miséricorde vibre pour le monde actuel, comme pour la grande foule qui voulait se rapprocher de lui sur la montagne de Galilée. Les regards habitués et distraits sont le signe d’un cœur endurci. Les regards accusateurs et qui tuent sont la marque de l’adversaire, et les regards à découvert devant Dieu et les frères, sont des regards qui font grandir et qui encouragent. Le regard du Christ sur nous est un regard qui ressuscite la vie bonne. C’est en regardant les autres avec amour que nous trouvons le chemin du beau dialogue et des belles questions. Écoutons la question que Jésus a posée à Philippe et qu’il nous pose à nous, en ce temps-ci où nous butons sur tant d’obstacles pour faire vivre l’humanité de demain.

« Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
Jésus n’a pas dit à Philippe : comment vas-tu faire pour régler les problèmes d’intendance ? Il ne lui a pas dit : va faire ceci ou cela ! Il s’est rendu entièrement proche de son disciple et des autres disciples, et il les a entrainés dans le réalisme et dans la liberté. La vraie cherche le mieux possible à servir et à associer au service : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » C’est la question de l’humble serviteur avec des frères. Ce n’est pas une question pour juger, encore moins une question piège. C’est une question pour faire entrer dans le partage de ce qu’il y a de plus beau à faire. Car le Christ sait ce qu’il va faire. Et il ne veut rien faire sans nous. Que fait-il ? Que fait-il toujours avec nous ? Il reçoit les humbles choses de la terre et de la liberté humaine, il les bénit, mieux encore, il rend grâce et il offre en partage. Il ne nous apprend pas seulement à donner, il se donne lui-même. Et en particulier dans l’Eucharistie, nous éprouvons ce qu’il fait avec nous et pour nous jusqu’à la fin. Il livre l’Esprit sans mesure, pour que nous guérissions et que nous aimions comme lui.

« Il prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. »
Comment Jésus a-t-il pris les humbles pains et les petits poissons ordinaires ? Demandons d’entrer dans cette manière propre du Christ. Ne nous accaparons pas le réel, mais recevons-le toujours dans l’action de grâce et pour le partager avec les autres. Le Christ prend sa vie librement pour la donner. Il aime tant ce qu’il a reçu et aime tant celui qui est la source de tout don, qu’il s’offre lui-même sans limite, sans rien garder pour lui. L’apôtre du Christ peut dire ensuite en toute vérité : « Je vous ai transmis ce que j’ai moi-même reçu. » Pour être les apôtres qui servent le pain de l’eucharistie au monde, il nous faut demander toujours la ressemblance avec le coeur de Jésus. Oui, creuse en nous, Seigneur, la faim de ton humilité et de ta douceur ! Éveille en nous le vrai souci des autres et la soif de la miséricorde ! Permets que nous recevions, pour le partager, le fruit de la terre et du labeur humain ! Et ouvre nos yeux sur la surabondance de ce qui passe par toi ! Amen.

Références bibliques : 2R 4, 42-44 ; Ps. 144 ; Ep 4, 1-6 ; Jn 6, 1-15

Référence des chants : Liste des chants de la messe du 26 juillet à Paray-le-Monial

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