Dans toute l’Eglise, nous prions aujourd’hui pour les vocations. Mais que dites-vous alors dans votre prière ?
Je pense d’abord à cette comparaison de saint Paul : il dit que l’Eglise est le corps du Christ et que nous sommes les membres. Chacun a donc une fonction, et toutes les fonctions sont complémentaires. Alors, avec saint Paul, nous prions ainsi : « Seigneur, fais que chaque fonction soit assurée pour le bien de toute l’Eglise, et donne à chacun l’enthousiasme d’assumer son autorité et sa responsabilité ».
Saint Jean, lui, s’intéresse à ce qui fonde notre vocation à tous. Il a une autre image : Jésus est la vraie vigne et notre vocation, c’est de puiser notre force sur cette vigne. Et c’est encore la même chose quand Jésus dit qu’il est le bon berger, et le seul bon berger. Il insiste pour dire que celui qui appelle et rassemble est unique ! Alors nous comprenons qu’il faut se méfier des bergers humains qui abandonnent les brebis ou qui ne s’intéressent aux brebis que pour l’intérêt qu’ils en tirent pour eux-mêmes.

Quand le pape François est venu à Manille, le monde entier a entendu Glyzelle, cette jeune enfant de 12 ans. Elle parlait de son expérience et pleurait de compassion pour tous les enfants abandonnés par leurs familles et pour ceux qui sont entraînés dans la drogue et la prostitution. Et elle demandait : « Pourquoi y a-t-il si peu de gens pour nous aider ? Comment Dieu peut-il permettre cela ? ». C’est comme si elle nous disait : il y a trop de mauvais bergers ou pas assez de bons bergers. Je suis certain qu’elle reconnaît la bonté de Dieu. Mais on comprend qu’elle se demande si Dieu réussira à faire naître des vocations de bons bergers. Car si Jésus dit qu’il est le seul bon berger, c’est pour que, par lui, nous devenions des bons bergers, nous aussi, en nous appuyant sur lui en toute liberté. Alors que ferons-nous de notre liberté ?
Jésus nous dit que le bon berger donne sa vie pour les brebis. Lui, c’est cela qu’il fait de sa liberté.
–    Il donne sa vie. Cela signifie d’abord qu’il la donne parce qu’il sait que nous en avons besoin. C’est en lui que nous trouvons ce qui nous permet de vivre : la confiance, l’espérance et l’amour.
–    Il donne sa vie. Cela signifie aussi qu’il espère que nous la recevrons. Je l’entends me dire : Tu veux être comme le bon berger ? N’oublie pas d’ouvrir ta Bible pour écouter ma Parole qui te donne le courage…  N’oublie pas de venir au rendez-vous d’amour de mon eucharistie, pour y trouver la force… N’oublie pas de m’appeler dans la prière car je suis prêt à te tenir par la main dans les combats de ta vie…
–    Il donne sa vie. Cela signifie enfin qu’il désire que nous la transmettions à d’autres. Il me dit : accueille ma vie pour la partager. D’ailleurs, quand Jésus se préoccupe des brebis qui ne sont pas de l’enclos, nous comprenons qu’il veut que la vie soit donnée à tous. S’il y a des oubliés, des méprisés et des rejetés, pour Jésus, c’est un scandale.
Glyzelle a raison. Le monde a besoin qu’en notre humanité se lèvent des gens prêts à aider. Nos paroisses, nos communautés et nos associations de solidarité ont besoin de bergers humains. Mais des bergers qui se nourrissent au Christ lui-même, pour apprendre de lui une nouvelle manière d’être et d’agir.
Avec saint Jean, prier pour les vocations, c’est sans doute parler ainsi à Dieu : « Seigneur, fais que je donne ma vie et fais que je vive de la vie que tu me donnes ».
AMEN

Références bibliques : Ac 4, 8-12 ; Ps. 22 ; 1 Jn 3, 1-2 ; Jn 10, 11-18

Référence des chants : Liste des chants de la messe à Manille 26 avril 2015

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