Sœurs et frères, le risque est toujours grand de laisser entrer les mots de Dieu par une oreille et les laisser aussitôt sortir par l’autre… C’est sûr que comme cela, elle nous laisse bien tranquilles, la Parole de Dieu ! Mais cette Parole, elle veut au contraire nous déranger, elle veut transformer le monde, transformer notre vie à chacun : il s’agit de se lever, de marcher, de sortir de soi, car c’est cela se renoncer à soi-même : sortir de soi pour se centrer sur Dieu et sur les autres ; et nous voilà invités à nous armer de foi, d’espérance et d’amour, car c’est cela prendre sa croix chaque jour… dans les larmes et la souffrance bien des fois ! Et au cœur de notre vie chrétienne, il y a ce troisième jour, ce jour de la résurrection de Jésus crucifié ; et c’est une expérience de nouveauté, de vie, de dynamisme, d’ouverture.

Sœurs et frères, comment notre existence pourrait-elle ne pas être chamboulée alors que par le baptême nous avons revêtu le Christ ; alors que nous sommes devenus héritiers de la promesse de vie de Dieu ? Héritiers ! Cela veut dire qu’elle est pour nous, cette vie de Dieu dans notre vie ! Elle est source jaillissante au cœur de nos relations mutuelles ; elle est feu de Dieu qui transfigure mes regards, mes gestes, mes paroles ; elle est joie de Dieu qui me désigne chaque homme, chaque femme comme l’unique trésor de valeur en ce monde ; elle est souffle de vérité qui arrache Dieu à toutes les images où on l’enferme ! Sœurs et frères, nous sommes héritiers de la promesse de l’avènement d’un monde révolutionnaire…

« Il n’y a plus ni juif ni païen » dit Paul… Est-ce si sûr ? Qu’en est-il de mon regard sur ceux et celles qui ne croient pas comme moi ? Ma sœur, mon frère, ton baptême pourrait-il faire de toi un poseur de barrières quand le Christ les veut faire disparaître et faire de tous les fils et les filles d’un même Père ?

« Il n’y a plus ni esclave ni homme libre » dit Paul…Est-ce si sûr ? Quand tant d’hommes et de femmes galèrent et n’espèrent plus rien, à qui on fait croire qu’ils ne valent plus rien parce qu’ils sont au chômage ou en prison, ou malade, ou handicapé, ou trop vieux, ou tout simplement bien mal partis dans leur cursus scolaire. Ma sœur, mon frère, ton baptême ferait-il de toi quelqu’un qui écrase les autres quand le Christ s’est fait serviteur de la dignité de tout homme.

« Il n’y a plus l’homme et la femme » dit Paul… Mais il y a Jules, Kévin, Monique, Aurore, Frédéric, Ségolène, Nicolas. Chacun de nous, unique, avec notre nom inscrit sur la paume de la main de Dieu. Par le baptême, nous voilà membres du Corps du Christ, communion universelle où chacun m’est un frère, une sœur pour qui Jésus a donné sa vie.

C’est ce Jésus qui te demande aujourd’hui : « Qui suis-je pour toi ? » On peut, comme la foule de l’évangile, donner des réponses qui ont le goût du passé : le vieux prophète Élie pour certains ou un prophète d’autrefois pour d’autres ! Mais à quoi bon ces réponses toute faites ? Que l’Esprit de Dieu nous enflamme de l’audace de Pierre, l’audace d’une réponse pour aujourd’hui : qui donc est-il pour moi, ce Jésus ? Répondre à cette question, sœurs et frères, ce n’est plus une question de mots ! Lève-toi ! Marche ! Fais un pas hors de toi ! Arme-toi de foi, d’espérance et d’amour ! Fais de ta vie un matin de Résurrection, un matin de vie, pour toi et pour les hommes et les femmes de ce temps ! Alors, tu sauras qui est Jésus pour toi ! Amen.

Références bibliques : Za 12, 10-11a ; 13,1 ; Ps 62 ; Ga 3, 26-29 ; Lc 9, 18-24

Référence des chants : Chants de la messe Saint-François-de-Sales à Paris

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