Lorsqu’un danger survient, la peur est une réaction humaine instinctive. Voir sa barque et celle des autres s’enfoncer dans l’eau en pleine tempête, provoque inévitablement la peur… qui peut devenir panique. En ce dimanche d’élection dans notre pays, il n’est pas difficile de souffler sur le feu de la peur : « regardez, soyez réalistes, vous voyez bien que c’est grave, et qu’il faut réagir ! » Certes, mais avec quels sentiments, et avec quel amour ? Quel ressort nous anime quand nous choisissons de mettre un bulletin dans l’urne ?

Regardons ce qui se passe pour les disciples de Jésus lors de cette traversée ô combien éprouvante, après que Jésus leur ait dit de passer sur l’autre rive !

Jésus est bien avec eux, mais apparemment loin de voir le tragique de la situation. Les disciples s’en prennent alors à lui. Il est vrai que ce dernier ne semblait pas atteint par la panique, puisqu’en pleine tempête, il dormait sur un coussin à l’arrière de la barque. Quelle curieuse façon de dire une présence et une solidarité ? Nous comprenons la réaction des disciples, sur un ton qu’on devine accusateur : « mais enfin ! Cela ne te fait rien. Tu vois bien que nous périssons !  Est-ce que nous comptons pour toi ?»

Seulement voilà ! Le Christ n’est pas absent, ni indifférent, et surtout pas quand nous sommes saisis par la peur au milieu de la tempête. Tempête qui peut être extérieure ou intérieure. Il est en réalité présent entièrement à notre condition humaine concrète ! Il est le tout proche, et le tout autre aussi. Car lui seul impose jusqu’au bout le silence à la tempête ; dans l’épreuve, il est le réconfort suprême. Et devant l’autorité qu’il manifeste jusque sur les éléments déchainés, c’est l’émerveillement et la bonne crainte religieuse : Qui est-il ?

La vie de nos familles, de notre pays, de l’Eglise, notre vie personnelle, la vie n’est-elle pas une grande et continuelle épreuve ? Elle est une traversée vers l’avant, pour aller de la mort à la vie, de la peur à la confiance, de la nuit au jour, de l’accusation des autres à l’humble reconnaissance de nos propres torts, de l’isolement à la communion dans un amour nouveau. La vie est un passage d’une connaissance seulement humaine de Jésus à une relation nouvelle avec lui, qui est vraiment mort et ressuscité pour nous.

L’amour est toujours un pas dans la confiance ! Il nous presse, dit l’apôtre, en pensant qu’un seul est mort pour nous afin que nous ne vivions plus esclaves de la mort et de la peur. Cet amour du Christ à recevoir et à partager, voilà l’urgence ! Il nous fait quitter les rives de désolation et d’isolement, pour accoster avec les autres sur la rive de la bienveillance. Il est élan de confiance et de joie !

« Passons sur l’autre rive ! » nous dit le Christ. Il ne dit pas seulement : « passez sur l’autre rive, pour me rejoindre. Je vous y attends ! » Non ! Il est avec nous, complétement mouillé avec nous dans l’épreuve de la traversée. Son amour paisible et créateur nous presse de sortir de la peur, pour entrer avec lui dans la confiance. Son autorité bienfaisante apaise le trouble de nos cœurs ; elle ramène les choses à leur juste place, elle fait entrer le monde dans l’élan de la prière. Oui, le Seigneur Jésus apporte en lui-même la paix et la réconciliation à notre terre si menacée.

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