Les sœurs dominicaines accueillent la messe du 22 octobre à l’occasion des 400 ans du monastère. Celui-ci abrite les reliques de la bienheureuse Agnès de Jésus, mystique du XVIIe siècle, béatifiée par Jean-Paul II.


Hommage à sainte Catherine de Sienne

De loin, la bâtisse a des airs d’hôtel ou de demeure familiale avec ses volets bleu turquoise et son parc, mais la croix en fer au-dessus du portail de l’entrée et le panneau lèvent toute ambiguïté : il s’agit du monastère Sainte-Catherine-de-Sienne, situé à Langeac (Haute-Loire). Le nom a été choisi pour rendre hommage aux sœurs du monastère voisin Sainte-Catherine-de-Sienne du Puy en Velay qui ont aidé les sœurs de Langeac à installer leur lieu au XVIIe siècle. « Sainte-Catherine de Sienne (1347-1380), laïque dominicaine, était une grande réformatrice de l’Église. Le monastère du Puy-en-Velay a lui-même été fondé par celui de Sainte-Praxède d’Avignon, dans la lignée des monastère issus d’une réforme de l’ordre dominicain », explique Sœur Fabienne-Marie. La prieure est à la tête de la communauté de Langeac qui compte aujourd’hui quinze sœurs dominicaines. Elles vivent dans ce lieu en se consacrant à la prière, dans la continuité de leurs prédécesseures. « En effet, ce sont quatre femmes de Langeac qui ont choisi d’embrasser la vie monastique après avoir entendu une prédication de Carême, poursuit la prieure. Elles se sont rapprochées des dominicaines voisines du Puy-en-Velay qui ont accepté de les initier à la vie monastique, quand elles auront un lieu. Les femmes de Langeac ont acheté avec l’aide de la population un terrain au marquis de la ville, à côté de la Collégiale. Une fois, le bâtiment construit, les quatre fondatrices se sont rendues au Puy-en-Velay. Elles étaient logées chez les Galand. Leur fille Agnès a rejoint le groupe des fondatrices. »

Le monastère a été fondé le 23 septembre 1623. À la Révolution Française, les sœurs ont été chassées de leur monastère pour qu’il soit transformé en hospice de vieillards. En 1840, les sœurs ont trouvé cette bâtisse au bord de l’Allier où elles sont encore aujourd’hui, à dix minutes de marche du vieux bâtiment transformé en musée. Ce nouveau lieu a permis aux sœurs d’ouvrir une hôtellerie monastique avec une quinzaine de chambres, une boutique d’artisanat, un atelier d’imprimerie qui leur permettent de subvenir à leurs besoins et d’entretenir le bâtiment.

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Prière pour les prêtres

Pour célébrer cet anniversaire, la messe du 22 octobre a lieu dans la chapelle abritant les reliques de la bienheureuse Agnès de Jésus (1602-1634), béatifiée en 1994 par le pape Jean-Paul II. « La sœur dominicaine avait fait œuvre de charité avant sa vie au monastère. Elle avait pris une chaîne pour les veaux et se l’était attachée autour de la taille en dévotion à la Vierge Marie, raconte sœur Fabienne-Marie. En mourant en 1634, elle avait laissé ses intentions de prières pour les prêtres et pour la vie en ces commencements. Elle avait choisi les prêtres, car elle avait conduit Jean-Jacques Olier à une vie d’intimité avec Dieu, lui qui est devenu par la suite le fondateur de Saint-Sulpice, un institut de formation pour les prêtres dans la mouvance du concile de trente. »

Son autre intention concernait « la vie en ces commencements » car Agnès était particulièrement engagée auprès des jeunes accouchées et de leur bébé avant d’entrer au monastère. Plus tard, une mère sur le point d’accoucher de sa fille avait prié Agnès alors qu’elle était en pleine hémorragie, puis dans le coma. La naissance a été considérée comme miraculeuse. Ce fait qui remonte à 1952 sera à l’origine de la béatification d’Agnès, prononcée par le pape Jean-Paul II le 20 novembre 1994. Elle est devenue une source d’inspiration et de prières pour les couples souffrant d’infertilité ou ayant des difficultés à procréer. « Depuis sa béatification, son rayonnement nous dépasse un peu, témoigne la prieure de la communauté. Le monastère est devenu un lieu de pèlerinage. Nous recevons des demandes d’intercession et de prières par mail, par téléphone ou les fidèles viennent sur place pour la bienheureuse Agnès.