Bijou d’architecture qui s’intègre discrètement dans sa ville, le couvent de Saint-Thomas-d’Aquin a été construit pour les dominicains, qui lui sont devenus très attachés.

Depuis 1224, les frères dominicains sont présents à Lille. À l’origine situés dans le faubourg Saint-Pierre, à l’extérieur de la ville, ils sont maintenant présents au couvent Saint-Thomas-d’Aquin.

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Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

Un joyau de l’architecture contemporaine

Le grand parc arboré près du quartier de la Madeleine, au nord de Lille, a été choisi comme emplacement pour la construction de ce couvent dominicain après la Seconde Guerre mondiale. Inauguré en 1957, le bâtiment a été construit par l’architecte Pierre Pinsard associé à l’ingénieur Neil Hutchinson. « Le bâtiment présente une architecture "brutaliste", laissant apparaître les matériaux à l’état brut, en particulier le béton et les briques apparentes. Qualifié de petit chef d’œuvre, il sera le premier d’une vingtaine d’autres églises construites par Pierre Pinsard dans la seconde moitié du XXe siècle », explique le frère Charles Desjobert, architecte du patrimoine qui a étudié la théologie pendant trois ans dans ce lieu.
Le couvent s’organise autour de l’atrium avec de nombreuses galeries qui forment des patios et un vaste cloître ouvert en son centre. L’église se trouve d’un côté et le réfectoire de l’autre.

« L’église a une structure particulière : monumentale et élevée. Les piliers soutiennent la voute de béton, comme un voile animé par le vent et comme si l’Esprit Saint soufflait au-dessus des fidèles », poursuit le frère architecte. « Deux grands murs pleins de briques à l’est et à l’ouest répondent à des murs-claustra au nord et au sud, formés d’une multitude d’ouvertures avec des vitraux de couleurs. L’aménagement de l’église est typique des années antérieures au concile Vatican II, avec un autel-table monumental. »

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Un patrimoine architectural favorable à la prière

La sobriété de l’architecture et la verdure qui l’entoure offrent un cadre propice pour la procession et la prière, pour la messe des Rameaux du 2 avril. « Nous nous préparons aux épreuves du mal que le Christ va traverser pour venir à notre rencontre », explique le frère Raphaël de Bouillé, très impatient à l’idée de cette messe télévisée. « Le thème-clef de cette célébration sera de découvrir que le Christ a soif de nous rencontrer, de nous sauver. »

La messe s’inscrira dans la thématique « Soif de vivre » pour le carême 2023. « Elle rejoint les gens qui ont à la fois soif d’énergie et d’adrénaline et un désir de vivre les choses de manière plus profonde intérieurement », précise le frère. « Certains souffrent de ne pas réussir à être vraiment présents, car pollués par les réseaux sociaux, par exemple. » Un retour à l’essentiel qui raisonnera avec l’aspect brut et épuré du lieu.
 

Retraite dans la ville : la prédication en ligne

La communauté dominicaine du couvent Saint-Thomas-d’Aquin est très investie dans la prédication sur le web. C’est à Lille que la création des sites Internet de Retraite dans la ville trouve son origine. Réunissant aujourd'hui plus de 215 000 membres, Retraite dans la ville est le portail web et l'appli de prédication des dominicains de la province de France.

Par ailleurs, le couvent accueille des retraites. En effet, les frères dominicains de Lille accueillent des laïcs le temps d’un week-end pour écouter et vivre la Parole de Dieu. Ces retraites sont un temps pour méditer et se reposer à l’écart, porté par la communauté.
Le bâtiment abrite également un foyer d’étudiants.