"D’abord il n’y a rien. Ensuite il y a trop de clochers. D’abord il n’y a rien. Bethléem n’est qu’une bourgade assise sur les crêtes pelées de la Judée. On n’y trouve que des maisons en forme de cubes, des camionnettes blanches et des échoppes où des artisans travaillent pour les pèlerins chrétiens un bois qui ne pousse pas ici.
Je cherche une basilique et je ne trouve que des murs dont l’un est percé d’une souricière.
Ensuite il y a trop de clochers. Il y en a au moins trois. Cela veut dire que trois fragments de l’Église se disputent ce lieu comme des frères se disputent un vêtement.
Je sais qui : les grecs-orthodoxes, les arméniens, les catholiques représentés, comme partout en Terre sainte, par les Franciscains.
C’est ainsi : sur chaque lieu saint de la vie du Christ deux mille ans de guerres et de coups de ciseaux, de prière et de chamailleries ont laissé des sanctuaires incohérents, des basiliques sans façade où il faut entrer en se baissant… "
Avec le soutien de la Fondation H