Dans les années 90, des banlieues s’enflamment et font la “une” des médias. On parle de “cités”, de “zones sensibles”. On oublie que derrière ces mots il s’agit de jeunes, sans avenir et sans espoir, parce que sans travail, dont la délinquance est un appel au secours. Il analyse ainsi le noeud de la société actuelle avec des jeunes de moins en moins socialisés : la famille, l’école et la cité, qui sont les trois instances où l’enfant doit apprendre à vivre ensemble, renvoie la responsabilité de l’échec aux deux autres.
 Comme le Christ de l’Évangile, les mots du Père Jean-Marie Petitclerc tranchent sur les discours habituels. Il écoute les jeunes, il les prend au sérieux. Mais cet homme de terrain, remarquable éducateur, est aussi un des meilleurs connaisseurs de notre société, écouté par les politiques de tous bords. Dans son association, le Valdocco, il met déjà en oeuvre les solutions de demain. Et ses livres, ses conférences, ont fait connaître un point de vue qui va bien au-delà de la question des banlieues. “J’essaie de penser en homme d’action et d’agir en homme de pensée.”
 Une cité dans la spirale de la violence, une association de jeunes, une rencontre avec des politiques. Ce portrait de Jean-Marie Petitclerc fait alterner réalisations de terrain et décryptages de la situation des “quartiers”. Car on doit à ce salésien de don Bosco, ancien polytechnicien, une des analyses les plus fortes de notre société et de ce qui l’anime. Bouleversement des repères, affaiblissement de l’autorité, rôle des médias, individualisme forcené ou omniprésence du “tout économique” : il met à nu les causes profondes de la violence et de la délinquance, et s’interroge sur la prévention de la violence et la juste sanction pour réparer.

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