Le Zèbre, Fanfan, Des gens très bien ou encore son dernier livre Les magiciens, l’œuvre d’Alexandre Jardin a profondément évolué au fil du temps, le fruit d’une quête intérieure intense.

Dans cette nouvelle série, David Milliat propose de découvrir le chemin intérieur de personnalités qui vont raconter comment elles sont devenues pleinement elles-mêmes. Dans chaque épisode de À quel âge êtes-vous né(e) ?, l'invité va nous emmener sur le lieu de sa deuxième naissance car nous pouvons tous naître plusieurs fois. Une série de David Milliat réalisée par Frédéric Fauré.

 

Alexandre Jardin nous emmène dans la crypte de la basilique Saint-Denis

Alexandre Jardin reçoit David Milliat devant les photos des rois et des reines de la crypte de la basilique Saint-Denis, photographiés par son ami Antoine Schneck. Le photographe a reproduit la crypte dans une cave d'un immeuble parisien. L'écrivain raconte le jour où Antoine Schneck lui a annoncé que son rabbin fait un exercice talmudique sur un de ses romans, et le convie à la synagogue.

 

En voiture dans Paris avec Alexandre Jardin

Ce voyage inattendu débute par la question traditionnelle de David Milliat : à quel âge êtes-vous né ? Alexandre Jardin assis dans une voiture qui circule dans Paris, répond qu'il est né plusieurs fois, lors de rencontres marquantes.

Auteur déjà connu à l'époque, Alexandre Jardin rencontre Marc Alain Ouaknin, un "être révolutionnaire", juif libéral tourné vers l'universel. Le rabbin enchaine les questions pendant deux heures, répondant à une question par une autre question, tout en riant de sa pensée : l'humour empêche la pensée de se figer. L'objectif de ce questionnement perpétuel, c'est de "fabriquer des hommes et des femmes questions, et pas des hommes et des femmes réponses". La vie devient naissance permanente, toujours en mouvement. L'écrivain lit les ouvrages de Ouaknin, et "entre dans la pensée talmudique". Il médite pour devenir "un homme question", alors qu'il "se cramponnait" à des certitudes, des convictions.

Dans la voiture, David Milliat lui propose d'écouter la musique de Ludovic Einaudi. Il raconte avec émotion ce qu'elle évoque pour lui, un moment de grâce, "un moment autrement". Cette musique fut jouée à l'enterrement de sa sœur : son mari s'est mis à danser, comme un derviche tourneur. Le vieux prêtre a dansé aussi, toute l'église s'est mise à danser : la communion s'est faite autrement. "On peut tout faire autrement", afin de faire passer le "fluide de la vie." C'est pourquoi il faut rester des êtres en devenir, comme des enfants.

La cause des mots lui tient à cœur, pour penser et s'interroger, car le pire se commet dans l'impensé.

La voiture emprunte la rue Lauriston, siège de la Gestapo française. Alexandre Jardin évoque le régime de Vichy, des "hommes pleins de certitudes" essayant d'exterminer les "hommes questions" que sont les Juifs. Son grand–père fut directeur de cabinet de Pierre Laval. Il a écrit un livre où il interroge les zones d'ombre de sa famille, une façon pour lui de se libérer de ce passé, ainsi que ses enfants.


Alexandre Jardin nous emmène à la synagogue Copernic

Alexandre Jardin et David Milliat descendent finalement de voiture devant la synagogue Copernic et entrent dans la salle. Ici débute pour lui une pensée différente : "tant que des gens d'une telle dimension sont placés sur notre chemin, vivre est une grâce", conclut-il.

Découvrez l'entretien d'Alexandre Jardin dans Parole inattendue

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