L'histoire de l'Évangile du Christ s'ouvre en Gaule avec les 48 martyrs de Lyon, avant même la fin du IIe siècle. Nous disposons d'une Lettre circulaire des Églises de Lyon et de Vienne, envoyée aux Églises d'Asie mineure. Ce document relate le martyre de toute une communauté emprisonnée, jetée aux bêtes et torturée jusqu'au dernier souffle. Une communauté d'une extrême diversité d'âge, d'origine et de condition sociale. Le vieil évêque Pothin avait quatre-vingt-dix ans et un jeune Ponticus, seulement quinze. Dans ce groupe rayonne Blandine, vive flamme d'amour du Christ. Son doux prénom signifie en latin "caressant". On a d'elle ce témoignage oculaire : "Faible et petite, elle s'avançait dans le théâtre, pleine de joie comme si elle était invitée à un festin de noces. Lancée en l'air par un taureau, elle répétait qu'elle ne ressentait rien, à cause de l'espérance qui était en elle et parce qu'elle conversait avec le Christ".

Après le martyre de la première Église chrétienne de Gaule, Saint Irénée succèdera à saint Pothin comme évêque. Irénée fut sans doute le rédacteur de la Lettre qu'on vient de citer. Elle était destinée aux chrétiens d'Asie mineure, pour leur affirmer : l'Évangile que nous avons reçu de chez vous, nous lui sommes fidèles comme vous jusqu'au martyre pour le Christ. Il faut se souvenir qu'Irénée était originaire de Smyrne (Izmir en Turquie). Il y avait été disciple de l'illustre martyr Polycarpe, lequel se glorifiait d'avoir eu pour maître Jean l'Evangéliste à Ephèse. On voit l'admirable expansion de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, des rives de la Mer Egée jusqu'au confluent du Rhône et de la Saône. Le Pape Jean-Paul II l'a rappelé avec bonheur à Lyon en 1986, pendant son troisième voyage pastoral en France.