Depuis l'apôtre saint Pierre, nombreux ont été les saints et bienheureux à porter ce nom : on en compte une bonne vingtaine ! Celui que nous fêtons aujourd'hui est né en Hollande à Nimègue, en 1521. Pierre Kanijs (ce nom sera latinisé en "Canisius") entre chez les Jésuites en 1543, ayant fait la connaissance à Cologne de Pierre Fabre, l'un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola. Pierre Canisius ne tarde pas à se révéler comme une personnalité religieuse de premier ordre. Théologien de valeur, grand familier de la Bible et des Pères de l'Église, il consacrera toute sa vie entre la prière, les études incessantes, l'enseignement et la prédication, la catéchèse et la controverse. A l'époque de Pierre Canisius, milieu du 16e siècle, l'Église connaît une crise extrêmement grave : celle de la Réforme Protestante et de la Contre-Réforme Catholique. La Réforme de Martin Luther venait de séparer de l'Église de Rome une grande partie de l'Europe, spécialement l'Allemagne, son point d'origine. Dès lors, Pierre Canisius n'aura qu'un unique dessein : travailler à l'application des décrets du Concile de Trente et "contrer", de toutes ses forces, l'expansion du Luthéranisme Protestant.

Ce serait une grave erreur de se représenter Pierre Canisius uniquement comme un controversiste conservateur. On a en effet pu l'appeler le "nouveau Boniface" : le 2e apôtre de la Germanie. Sa vaste correspondance, tous azimuts au Pape, aux princes, aux évêques et aux missionnaires, couvre plus de 8 000 pages. Tout en poursuivant, avec une puissante intelligence, son enseignement dans les universités, il travaille à la rénovation du clergé et des séminaires, ainsi qu'à la formation permanente des Laïcs. Surtout, il prolonge sa prédication itinérante par des écrits, "synthèses de la vie chrétienne", surtout par son Catéchisme. En ces temps de floraisons de catéchismes ou de parcours catéchétiques, saluons l'oeuvre de saint Pierre Canisius qui fut proclamé Docteur de l'Église en 1925. Son Catéchisme ne connaîtra pas moins de 400 éditions et sera publié en 15 langues. L'illustre Jésuite terminera sa vie très modestement, dans la fidélité à la prière, entouré de l'estime de tous à Fribourg, en Suisse, le 21 décembre 1597.