Saint Laurent est certainement le plus célèbre des martyrs de Rome du IIIe siècle.Trésorier de l'Église, il est sommé d'en livrer les biens et les archives dont il a la garde. Négociant un délai de trois jours pour les rassembler, il regroupe les pauvres de Rome et les amène avec lui devant le tribunal, déclarant : "Voilà les vrais trésors de l'Église : ils ne diminuent jamais et augmentent toujours". Il est alors brûlé vif sur un lit de fer en forme de grill.

Tout devait frapper la mémoire des chrétiens de Rome en Laurent, martyr admirable. Même si l'imaginaire a brodé sur le récit transmis de sa "passion", son héroïsme est un sommet des Actes de l'Église primitive. On a souvent comparé Laurent à un autre Diacre, lui aussi de stature exceptionnelle : Étienne de Jérusalem. L'inscription que le Pape Damase fit graver sur le tombeau de Laurent est très fidèle à la réalité : "Coups, bourreaux, flammes, tourments et chaînes, seule la foi de Laurent a pu les vaincre". C'était le 10 août 258.

Réalité et légende ont nourri un culte insigne en l'honneur de saint Laurent. Dès l'époque de Constantin, au début IVe siècle, on édifie sa basilique "hors-les-murs" de Rome. Au IVe siècle, la fête de Laurent à Rome avait le même rang que celle des Apôtres Pierre et Paul. Au XVIe siècle en Espagne, le roi Philippe II, pour célébrer ses victoires, fait édifier l'immense palais de l'Escorial en forme de gril ! La Liturgie de la Messe de Laurent met en relief le ministère du Diacre, servant à la fois le Christ, l'autel et les pauvres.
On fête également un saint Laurent italien qui fut prédicateur itinérant au XVIe siècle ; il est célébré le 21 juillet.

Le prénom Laurent vient du latin "laurier" (laurus).