Plus de 300 Jean auraient illustré ce nom qui signifie : "le Seigneur fait grâce !".
 Quel est celui qui a pu signer son évangile par ces mots : "Le disciple que Jésus aimait" ? Jean était le fils de Zébédée, pêcheur sur le lac de Tibériade, frère de Jacques dit le "majeur" ; leur mère était Salomé, mère des fils de Zébédée. Les deux frères Jacques et Jean avaient été surnommés par Jésus "fils du tonnerre", en raison sans doute de leur caractère vif et impétueux. Avec Pierre, ils font partie du groupe des trois disciples les plus proches de Jésus : il les prend avec lui pour être les témoins de sa Transfiguration, puis de son Agonie au jardin des Oliviers et aussi de la résurrection de la petite fille de Jaïre.

Jean, on le voit courir le matin de Pâques - plus vite que Pierre ! - vers le tombeau du Seigneur : sa foi intuitive lui fait discerner la portée de l'évènement : "Il vit et il crut". Après la Pentecôte, on retrouve cette proximité cette complémentarité de Jean et de Pierre, aux diverses étapes de la naissance de l'Église. On ignore à quel moment l'apôtre Jean a quitté Jérusalem. La tradition d'Asie mineure situe la fin de sa longue vie à Éphèse, sous l'empereur Trajan, donc entre les années 98 et 117. Depuis le Ve siècle, sur la haute colline qui surplombe le site de l'ancien temple d'Artémis, à Éphèse, on vénérait son tombeau.

À saint Jean, auquel Jésus mourant sur la Croix confia Marie sa mère, la tradition attribue la composition du quatrième Évangile, de trois Épîtres et aussi de l'Apocalypse. Le message de saint Jean, symbolisé à travers les siècles par "le vol de l'aigle" - l'Évangile de l'Esprit - s'articule autour de deux thèmes : Jésus est le Logos, le Verbe éternel venu nous communiquer, et en surabondance, la vie même de Dieu. Jean proclame qu'il y a un commandement nouveau et premier du Seigneur : Dieu est Amour et nous devons nous aimer les uns les autres. André Chouraqui a écrit : "Ni dans la Bible, ni dans la littérature universelle, il n'existe de livre comparable au quatrième Evangile. Il confirme, en le complétant, l'unité profonde de la Bible et de son ultime partie : le Nouveau Testament, le "Pacte neuf". Jean voit dans l'Incarnation du Messie la réponse donnée par Dieu à un monde aux abois, pour le sauver du néant."