Plus de 300 Jean auraient illustré ce nom qui signifie : "le Seigneur fait grâce !".
Jean Ciudade naît près d'Evora au Portugal en 1495. A huit ans, il disparaît de la maison familiale. S'agissait-il d'une fugue ou d'un enlèvement commis par un inconnu ? On ne sait. On le retrouve berger, puis régisseur, militaire et enfin libraire. Un de ses patrons voulait le marier à sa fille : Jean s'enfuit, s'engage dans le métier des armes, combat contre les Turcs et contre les Français. Il est blessé devant Vienne et licencié de l'armée. Rentré en Espagne, il reçoit le coup de foudre de l'appel à la sainteté lors d'un sermon de Jean d'Avila. Saisi aux entrailles, il sera toute sa vie brûlant de compassion pour les malheureux. Son repentir est si incroyable qu'on l'interne comme aliéné mental. Il est traité avec cruauté, selon la pratique de l'époque. Il découvre ainsi, de l'intérieur, la misère affreuse des exclus de la société : indigents, prostituées, enfants abandonnés.

A Grenade, Jean de Ciudade fonde son premier hôpital, selon des données, rationnelles et humaines, audacieuses pour son temps. Il soigne les malades, se fait mendiant de leur pain quotidien et prépare les mourants à paraître devant Dieu. Un jour dans la rue, un enfant prophétise pour lui un nom nouveau en criant  "Jean de Dieu", tellement sa charité est contagieuse. Des disciples se joignent à lui, premier noyau de l'Ordre hospitalier des Frères de la Charité. Ainsi en Espagne, avant saint Vincent de Paul en France, saint Jean de Dieu applique à fond l'appel du Christ : au jugement ultime, nous serons jugés sur l'amour fraternel envers les plus petits nos seigneurs les pauvres. Frère Jean rejoint son Seigneur de miséricorde le 8 mars 1550.

Il est le saint patron des hôpitaux et des hospitaliers avec saint Camille de Lellis, fêté le 14 juillet.