Depuis le Concile Vatican II, on parle beaucoup de la renaissance du diaconat permanent dans nos diocèses : ministère vital pour l'avenir des communautés chrétiennes, vrai printemps pour l'Église du Christ, selon la prophétie du pape Jean XXIII. Leur mission renvoie aux grands diacres qui ont illustré les premiers siècles : en Orient, Etienne de Jérusalem, Ephrem d'Edesse, Habib de Mésopotamie (l'Irak aujourd'hui) ; en Occident, Laurent à Rome et Vincent de Saragosse. Ajoutons à cette glorieuse litanie Benjamin de Perse (l'Iran aujourd'hui) au Ve siècle.

Benjamin était un prédicateur au zèle ardent et à l'éloquence enflammée. Il avait suscité beaucoup de conversions parmi les prêtres de Zarathoustra qui étaient des mages et des devins très influents. Il fut arrêté et jeté en prison en même temps que son évêque parce que des chrétiens avaient incendié un temple païen dédié au culte du feu. On offrit la libération au diacre Benjamin, à condition qu'il renonce à sa prédication subversive. Il continua à convertir, de plus belle des prêtres païens. Remis en prison, il y resta deux ans, résistant à l'assaut des promesses et des menaces. Il fut condamné à mort et livré aux bourreaux le 31 mars 424 en Perse.

N'oublions pas le Benjamin de la Bible au livre de la Genèse chap. 35 et 43. Un nom magnifique toujours en honneur qui signifie "Fils de la droite, de bon augure, de bonheur". C'était le dernier fils du patriarche Jacob qui l'avait eu de sa bien-aimée Rachel ; parmi tous ses fils nés auparavant, Benjamin était avec Joseph son préféré.

Benjamin vient de l'hébreu ben yamîn, qui signifie "fils de la main droite", ce qui est de bon augure.