Chers frères, chères sœurs, bonne fête.
Oui, c’est Noël. Nous nous échangeons des souhaits de paix, de bonne santé. Noël revient comme chaque année depuis plus de 2000 ans, il revient pour que nous puissions renaître. Pour que l’humanité puisse reprendre le chemin de l’espérance. Pour qu’elle retrouve la dignité perdue.

Saint Léon le Grand nous le rappelle en ces termes : « Réveille-toi, ô homme, et reconnais la dignité de ta nature ! Rappelle-toi que tu as été créé à l’image de Dieu. Si, en Adam, elle a été dégradée, dans le Christ elle a été restaurée. Use des créatures visibles, comme il faut en user, comme tu uses de la terre, de la mer, du ciel, de l’air, des sources et des fleuves. Tout ce qu’il y a en eux de beau et d’admirable, rapporte-le à la louange et à la gloire du Créateur. »

Oui, c’est Noël, le Seigneur vient habiter chez nous. En chantant la Gloire du Seigneur, nous nous unissons à la multitude des anges du ciel qui inondent de lumière notre terre.

En ce jour de Noël, nous entendons cette bonne nouvelle : « Le Verbe était la lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » Cet enfant est le Verbe de Dieu, la parole de Dieu qui se trouvait auprès de Dieu depuis le commencement. Nous proclamons dans le credo : « Dieu né de Dieu, Lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. » C’est lui le vrai prince de la paix qui a porté au monde la Lumière de Dieu.

Il est celui qui a tendu la main aux petits, aux pauvres, aux exclus, aux blessés de la vie. Il nous présente Dieu comme un Père aimant, toujours prêt à entrer dans les ténèbres de nos vies pour y mettre la lumière à condition de lui ouvrir notre cœur. Il est le bon Berger, toujours soucieux de la plus faible de ses brebis. Avec lui, plus rien ne peut être comme avant.

Nous nous sommes bien préparés à accueillir cet enfant. Depuis plusieurs semaines, les rues, les commerces et les maisons individuelles ont pris un air de Noël. Tout a été préparé pour le réveillon, les cadeaux, le sapin, les décorations. Peut-être avec une touche particulière grâce à nos technologies qui ne cessent de se renouveler. C’est Noël tel que nous le voulons, tel que nous souhaitons qu’il soit.

Cependant, nous croyants, nous ne devons pas perdre le sens de Noël tel que Dieu l’a voulu. Il est entré dans le monde à l’endroit où nous ne souhaiterions pas être. Pour trouver le nouveau-né, il faudra aller le chercher dans une mangeoire. « Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Il est né encore cette nuit. Il est né dans les débris des villes bombardées comme Alep ou Mossoul. Il est né dans une maison d’accueil, dans un centre pour réfugiés, dans une station de métro avec le froid glaçant d’hiver.

Il est là le petit Jésus avec Marie et Joseph. Dès lors il faudra faire tomber nos orgueils pour pouvoir le rencontrer. Il faudra accepter de salir nos beaux habits pour le toucher. Ce n’est pas un fait anodin si les premiers à accueillir le message de Noël sont les bergers. Ces gens simples, mais pleins de sagesse et ayant les deux pieds sur la terre, sont ceux à qui le message de la naissance d’un sauveur est porté en premier lieu.

« A ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu ». Le Fils de Dieu se fait homme afin que nous puissions devenir fils de Dieu. La condition, c’est de le recevoir. La question qui est posée à chacun de nous est celle-ci : suis-je prêt à accueillir cet enfant né à Bethléem ou ai-je peur de l’odeur de la mangeoire ?

« Comme ils sont beaux … les pas du message, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut» (Is 52, 7). Oui, ils sont beaux nos pas quand ils vont à la rencontre des déshérités de notre terre.

(Suite de l’homélie en italien)

Le message que nous donne Noël, c’est que le Bon Dieu a changé sa façon de communiquer avec l’humanité. Désormais le Seigneur s’adresse directement à l’homme. En plus, il a établi dans l’homme sa demeure. « Nous sommes devenus le temple de Dieu». Grâce à l’incarnation, tout devient simple. Nous n’avons pas à chercher Dieu loin de nous puisqu’il habite en chacun de nous.

Nous rencontrerons Jésus chez notre prochain. Connaissant son amour préférentiel pour les pauvres, nous le trouverons surement chez le malade, le sans emploi, l’affamé, la personne âgée abandonnée.

Nous ne pourrons jamais rencontrer le Seigneur sans sortir : sortir de nos préjugés, des barrières que nous construisons autour de nous ; sortir de l’individualisme, de l’isolement que nous imposent nos télévisions, nos téléphones, i pad…

Pour sauver l’homme, Dieu est sorti de sa demeure pour le chercher : nous serons sauvés dans la mesure où nous accepterons de sortir de nous-mêmes pour le trouver. C’est dans la rencontre que l’homme trouvera son salut. C’est d’ailleurs le critère du jugement final : j’étais chômeur, étranger, malade, affaibli par l’âge,… tu m’as rendu visite.

Bonne fête de Noël !

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