Trois siècles se sont écoulés depuis qu’ici Benoîte Rencurel a témoigné pendant cinquante ans de ce que le Christ et Marie sa mère lui révélaient de l’amour de Dieu pour les hommes, de sa miséricorde infinie, de son appel à la conversion. Ici, comme à Lourdes, comme à La Salette, comme à Fatima, nous voyons Marie poursuivre sa mission de montrer son Fils, d’inviter à « faire tout ce qu’il nous dira. » Avec Marie, en pensant à Benoîte Rencurel nous pouvons chanter : « Il s’est penché sur son humble servante. » Ce qui fait la grandeur de Benoîte, ce ne sont ni ses capacités intellectuelles, ni ses diplômes, ni sa fortune, ni l’aura de son milieu social, c’est le fait qu’ elle accepta d’être choisie par le Seigneur pour que, par Marie, lui soit révélée la tendresse de Dieu pour elle et pour l’humanité.

« La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » Ainsi priait Jésus. Le connaître, c’est l’aimer. C’est être conduit jusqu’au plus intime de son être. C’est consentir à se recevoir de l’amour qu’il nous porte.

Ici, Benoite Rencurel a été guidée par le signe du parfum, des odeurs, vers Marie tout d’abord, puis de manière plus unique, plus suave, plus irrésistible vers la Croix d’Avançon, où le Christ crucifié et tout sanglant lui apparaît, lui disant qu’il ne souffre plus ainsi, mais qu’il se montre ainsi à elle pour lui faire voir ce qu’il a souffert pour les pécheurs et l’amour qu’il a eu pour eux. Benoîte en sera bouleversée, éclairée. Sûrement elle avait déjà entendu tout cela, comme nous d’ailleurs. Mais là, il lui est donné de consentir à ce mystère de l’amour infini, de l’amour sauveur. Il lui est donné de percevoir le drame du péché qui abîme l’homme et défigure l’humanité. Il lui est donné de réaliser que si le drame du péché est bien là, la miséricorde de Dieu y est bien plus encore.

Elle se fera alors la messagère du pardon de Dieu. Elle invitera chacun et de manière très personnalisée parfois, à la conversion, c’est-à-dire à remettre de l’ordre et de la vérité dans sa vie, à donner la première place à l’amour de Dieu, à emprunter le chemin de l’humilité, à vivre vraiment en baptisé, marqué par l’huile sainte, cette huile qui marque nos vies de la bonne odeur du Christ. Elle conduira ses contemporains à se mettre à genoux pour recevoir le signe sacramentel du pardon et la force de l’Esprit pour vivre en enfant de lumière. Dans sa chair, dans sa vie, elle mènera le combat spirituel pour tenir dans l’espérance. Le jour de la fête des Saints-Innocents, dans le sourire de l’adieu qu’elle leur fait, ceux qui l’entouraient percevront que déjà elle souriait à ce Dieu et Père dont les bras ouverts s’apprêtaient à se refermer sur elle pour l’éternité.

Mes amis, mes frères, laissons-nous gagner par l’amour de Dieu pour nous. Laissons-nous toucher par le visage du Christ tout donné. Demandons pour nous-mêmes et pour l’Église la grâce de l’humilité qui permet au Seigneur de faire son œuvre en nous et de nous révéler les chemins de la mission et du témoignage pour aujourd’hui.

Amen

Références bibliques : Ac 1, 12-14 ; Ps 26 ; 1 P 4, 13-16, Jn 17, 1-11

Référence des chants :

Vidéos liées

Recevez chaque
semaine vos newsletters :

Les différentes newsletters