Chers frères et sœurs,

En ce jour de l’Ascension, et comme la statue du chœur ici de l’église de Champéry nous y invite, contemplons avec les yeux de la foi, notre Seigneur Jésus Christ, s’élevant triomphalement, glorieusement au Ciel.

Au jour de l’Annonciation, Jésus avait quitté, en quelque sorte, le sein du Père pour venir dans le sein de la Vierge Marie. En se faisant homme, il s’était comme abaissé, humilié, voilant sa divinité adorable.

Et puis, à présent c’est en vainqueur de la mort et du péché, c’est en triomphateur des puissances démoniaques, c’est en qualité de sauveur du genre humain, de Médiateur entre la terre et le ciel, de souverain roi du ciel et de la terre, qu’il entre au Ciel, qu’il s’assied (selon l’expression du Credo) « à la droite du Père ».

Et sa nature humaine, unie à sa divinité dans l’unité de sa personne divine, reçoit également adoration, louanges, honneurs et actions de grâce, de la part des différents chœurs angéliques : des séraphins, des chérubins, des trônes, des dominations, des vertus, des puissances, des principautés, des archanges et des anges.

Et Jésus n’entre pas seul au ciel. Il est accompagné par une multitude de saints et saintes ayant vécu avant lui : tous ces élus, tous ces bienheureux, jubilent d’une sainte joie ineffable. En regardant Jésus, ils contemplent Dieu qui s’est fait homme ; ils adorent leur Sauveur qui se fait désormais l’avocat des hommes pérégrinant encore sur terre.

Je vous propose à présent, frères et sœurs, de nous transporter par la foi au ciel. Allons à la rencontre des saints, des bienheureux. Ils ont sans doute quelque chose à nous apprendre. Demandons-leur le secret de la sainteté. Comment sont-ils parvenus au Ciel ?

Et là, nous abordons d’abord saint Dismas, le bon larron. « Dites-nous donc, ô vous le bon larron ce qui vous a valu d’être sauvé ? »

Et lui alors de nous répondre :

« Eh bien, en étant crucifié aux côtés de Jésus, en l’observant, j’ai tout d’abord pris conscience de ma profonde misère et de mes crimes alors que Jésus, lui, était innocent, saint, pur de tout péché ; et à la prière de Marie, la Mère de Jésus qui se tenait debout, au pied de la croix, j’ai reçu une lumière intérieure, la lumière de la foi : j’ai compris que Jésus était le Messie attendu par les juifs ; bien plus, j’ai saisi que Jésus était le Sauveur promis par Dieu à l’humanité tombée dans le péché. Dès lors, j’ai mis toute mon espérance en Jésus, je me suis mis à le prier, à l’implorer avec confiance, avec un grand désir d’être sauvé ; je lui ai dit : ‘Seigneur Jésus, souviens-toi de moi quand tu prendras possession de ton Royaume !Seigneur Jésus, aie pitié de moi, pécheur !’

Et pour cette prière seule, mais remplie de foi, de contrition parfaite, d’amour de Dieu, Jésus a eu compassion de moi, il m’a exaucé, et il m’a assuré que je partagerai avec lui le bonheur du Ciel. »

Continuons encore notre visite du Ciel. Et là nous rencontrons tout un groupe de saints martyrs. Dites-nous donc, ô vous saint Maurice et les glorieux martyrs de la légion thébaine, originaire d’Égypte et qui avez honoré notre terre du Valais, en Suisse, en y versant votre sang, ce qui vous a valu le Ciel ?

Et les bienheureux martyrs de nous répondre : « L’empereur nous demandait de sacrifier aux idoles païennes et de persécuter les chrétiens.

Nous, nous avons voulu rester fidèles à nos promesses de baptême. Nous ne pouvions donc souscrire au crime que l’empereur nous imposait.

Car avant de pratiquer notre métier de soldat, nous étions des chrétiens, et à ce titre nous devions d’abord obéissance à Dieu. Et nous avons préféré mourir décapités, pour gagner l’essentiel : la vie éternelle, le salut. »

Après notre visite au Ciel, revenons, si j’ose dire, ici-bas. Quelle leçon pouvons-nous encore retirer de cette belle fête de l’Ascension ?

Il me semble qu’elle nous invite à élever notre âme vers le Ciel. Au début de la prière de la préface, dans la liturgie eucharistique, le prêtre dit : « Élevons notre cœur ! » et vous, vous répondez : « Nous le tournons vers le Seigneur ! »

Oui, chers frères et sœurs, élevons les yeux de notre âme vers le ciel. Détournons notre âme des divertissements et des plaisirs passagers ; arrachons notre âme des soucis purement terrestres ; et avec les yeux de la foi, regardons vers le Ciel : c’est là notre vraie patrie, c’est là, le céleste séjour que Dieu nous destine après notre temps d’exil ici-bas.

Songe donc, ô mon âme, à emprunter la voie qui conduit au Ciel ; la porte, pour y entrer est étroite. C’est la porte de la foi, c’est la porte du baptême. La voie, que tu dois emprunter ensuite est resserrée.

Car elle exige de toi des efforts, des renoncements. Alors courage, ô mon âme, fortifie-toi dans le Seigneur. Prends appui sur la promesse que Jésus a faite à ses disciples avant de monter au ciel : « Et moi, je suis avec vous, tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Et puise en particulier dans la prière, dans les sacrements, la force, la lumière, l’humilité, la persévérance dont tu as besoin pour qu’au soir de ta vie, tu puisses entrer dans la « Maison » du Père.

Amen.

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