Qu’est-ce que cet enfant réveille en moi ? Ce sont les souvenirs (sentiments) de l’époque où j’étais moi-même enfant et que nous fêtions Noël à la maison : La nuit, dans l’obscurité et le froid, nous courions ensemble vers l’église. C’était vraiment la fête, avec beaucoup de chants. Les gens étaient heureux. Il y avait trois messes. Une grande célébration. Alors aussi j’étais jaloux de mes soeurs qui immédiatement après la messe solennelle de minuit rentraient à la maison avec maman pour préparer la table. Une nouvelle fois, on rejoignait la maison dans l’obscurité. Et là, il y avait la chaleur, les chandelles, la crèche, une table festive avec le plus beau service, avec du vrai beurre, du cramique et surtout de la convivialité.

Noël et l’enfant dans notre monde continuent à m’émouvoir. Cela consolide ma nostalgie pour ce qui est le meilleur et pour ce qui est le plus beau qu’on puisse trouver dans l’humanité et qui doit s’extérioriser.

Être comme Dieu l’a rêvé.
C’est une nostalgie et en même temps un désir de ce qui était à l’origine. Noël, ce sont les enfants qui me tiennent réveillé. Est-ce pour cela que Dieu vient à nous comme un enfant ? Noël nous ramène vers mon point de départ. Un enfant est l’image la plus profonde de Dieu. C’est émouvant.

Nous devons vivre en relation avec Dieu, avec la même affection qu’une maman pour son enfant, remplis d’étonnement pour le mystère de cet enfant. Avec prudence et admiration, on peut trouver la trace de Dieu. On ne peut seulement rencontrer Dieu que si on lui ouvre son coeur… Ces considérations semblent peut-être un peu doucereuses, trop simplistes pour les grands enfants que nous sommes – permettez-moi ce mot – alors que nous sommes des adultes préoccupés de choses matérielles qui soutiennent nos entreprises humaines. Sommes-nous encore comme un enfant ?

Qui qu’on soit et où qu’on soit maintenant, nous avons été des enfants. Mais l’éducation, la formation et la carrière nous ont éloignés de l’enfant que nous étions.

Cependant l’enfant reste présent dans notre vie. Peut-être bien parce que, à travers les dégâts, les déshonneurs, nous découvrons que pour notre avenir, notre bien-être et notre bonheur, il faut davantage que seulement l’intelligence et le rationnel, il faut davantage que des plans, des calculs objectifs, que des manipulations d’hommes d’affaires, qu’une gestion rigoureuse. Toujours davantage, je perçois que l’intelligence est devenue domaine des adultes, alors que l’âme est le domaine de l’enfant. Celui qui préserve sa composante enfant ne perdra pas son âme.

ZIEL (l’âme)
Parlons-en de l’âme. N’est-ce pas la valeur suprême de l’homme ? C’est l’endroit en moi qui est le plus silencieux et le plus pur. L’endroit en moi non perturbé par une multitude d’idées et de sentiments qui m’assaillent continuellement.

ZIEL
Parlons-en encore de l’âme. Elle est l’image de l’endroit où Dieu veut naître en moi. C’est là qu’il y a vraiment mon moi, mon moi le plus profond, où se trouve en moi l’image de Dieu, non troublée et non faussée. Là se trouve une source de vie où sans cesse, je puis puiser. Là, ma vie retrouve sa nouveauté et son rayonnement.

ZIEL
L’Enfant en moi. Noël, c’est Dieu qui naît en moi comme un enfant. Si Dieu ne naît pas comme un enfant, dit le mystique allemand Maître Eckhart – l’homme ne trouve pas son identité personnelle. Ou, pour le dire avec les termes de ce mystique, l’homme n’atteint pas le fondement, le noyau de son âme.

Cette émancipation ne dépend pas d’un vêtement de Noël, d’un dîner de Noël, mais de l’espace que je vais dégager pour la spontanéité et le vrai qu’il y a en moi, pour la vivacité et la vérité, pour tout ce qu’il y a de frais et de non souillé, bref tout ce qui caractérise un enfant. La naissance d’un enfant de Bethléem en nous, nous libère de nos folies de grandeur, nous ramène vers notre origine, protège notre esprit d’ouverture et notre faculté d’admiration. Noël, c’est la fête de la jeunesse de l’homme. Avec beaucoup de gens, j’éprouve le besoin de fêter tout ceci annuellement, pour être capable d’être moi-même une étoile, même peut-être petite… pour être une balise, pour quiconque cherche un toit pour son âme, d’être un berger pour quiconque est perdu dans les aléas de la vie, puis d’être un ange pour quiconque est aspiré par le monde.

Serions-nous capables – nous les chrétiens d’Europe – de rendre son âme à une Europe désertifiée et vide ? Dans chaque pays, il y a eu des gens qui ont vécu et qui nous l’ont montré. En Espagne, il y a eu saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d’Avila, en France, saint Martin, aux Pays-Bas, saint Willibrord, en Belgique, le Père Damien, en Allemagne, Maître Eckhart, en Suisse, le frère Klauss. Saint Benoît a laissé ses traces dans toute l’Europe. Il doit être possible de suivre leur exemple, de marcher sur leurs pas.

Avec leur exemple, avec eux comme modèles, nous pouvons insuffler une nouvelle vie à l’Europe, si nous ouvrons notre coeur et notre intelligence à Dieu, et pas seulement à la technologie et à l’économie.

C’est seulement dans ces conditions que nous sommes en état d’échapper à l’envahissement du matérialisme et de la banalisation qui étouffent la vie.

Le fondement le plus profond pour l’espérance d’une vie nouvelle pour l’Europe, mais aussi pour vous et pour moi, s’enracine dans le coeur de l’évangile de la Nativité qui nous raconte la naissance de l’Enfant de Bethléem. Cette nouvelle nous conduit vers la vie.

L’Enfant-Dieu est avec nous. Ouvrons-lui notre coeur.

Références bibliques :

Référence des chants :

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