Chers Frères et Sœurs, chers téléspectateurs,

 

Les propos de Jésus adressés aux foules et à ses disciples sont rudes. Ils sont accusateurs à l’égard des scribes et des pharisiens qui enseignent dans la chaire de Moïse : « Ils disent et ne font pas. » Ils enseignent et ne mettent pas en pratique. « Faites et observez ce qu’ils vous disent, mais n’agissez pas d’après leurs actes car ils disent et ne font pas ! » Nous autres Evêques qui sommes réunis à Lourdes, nous avons envie de nous faire tout petits en entendant cela. Nous sommes chargés d’enseigner et il nous arrive de ne pas vivre toujours ce que nous enseignons. Jésus a le don de mettre à jour les contradictions, les inconséquences, les orgueils déplacés.

Pour guérir de cela Jésus invite à l’humilité, à la confiance, au service. Il cherche la guérison de nos cœurs et le salut de nos âmes. Nous sommes tous à des moments ou à d’autres en responsabilité. Les enfants savent faire remarquer à leurs parents les failles dans leurs comportements et les jeunes ne s’en privent pas face à leurs éducateurs. Nous sommes tous tentés de nous faire des donneurs de leçons ou pire de faire peser sur les autres des charges qu’ils ne peuvent pas porter. Nous ne sommes pas chargés d’alourdir la marche des autres, mais de les accompagner avec d’autant plus de bienveillance, de patience et de délicatesse que la route se fait dure pour eux. L’humilité dans les propos comme dans les postures est une bonne compagne. Elle évite cette recherche vaine du désir de se faire remarquer ou de celui de se prendre pour le sauveur des hommes. Les titres ou les costumes ne contribuent pas toujours à demeurer dans l’attitude humble du serviteur.

 

Il nous est bon une fois encore de contempler le Christ Jésus. Il est le fils de Dieu fait homme et pourtant il se fait semblable à nous en toute chose à l’exception du péché. Il est venu montrer le chemin du serviteur et lave les pieds de ses disciples. Il appelle à la confiance en Dieu et à l’amour des ennemis et voilà qu’il s’abandonne au Père et implore le pardon. Sa manière d’être et de vivre ont confirmé ses paroles. C’est en voyant sa façon de mourir que le centurion romain proclame : « Vraiment cet homme était fils de Dieu. » Oui, Lui qui s’est abaissé, il a été élevé. Elevé sur la Croix, élevé jusqu’auprès de son Père.

 

Nous voilà remis en ce jour devant l’authenticité de notre parole de chrétiens en ce monde d’aujourd’hui. Elle ne peut pas être enfermée dans la proclamation de slogans ou la seule dénonciation de dérives diverses. Elle ne sera recevable que si elle est donnée à travers des témoignages de vie, des choix faits effectivement au nom du Christ et de l’Évangile. Sans cesse nous devons nous demander si nos vies concrètes ne démentent pas ce que nous annonçons. Je pense en particulier au choix de cette sobriété de vie dont parle souvent le Pape François ou encore à nos actes en faveur de l’accueil des enfants handicapés, des vieillards, des étrangers.

Au fond chers Amis, rappelons-nous ce que dit encore Jésus dans ce passage : « Vous êtes tous frères. Vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est au ciel ». Il a souvent repris cet enseignement qui nous libère de l’orgueil et du désespoir, de la violence et du chacun pour soi.

Puissions-nous vivre les uns pour les autres, dans l’humilité, la confiance et le service.

 

Vidéos liées

Recevez chaque
semaine vos newsletters :

Les différentes newsletters