Frères et sœurs,
Amis en Christ,

Ces dernières semaines, les blés dorés au soleil, ondulaient joliment sous la caresse du vent. Ils s’apprêtaient à être moissonnés pour nous procurer notre pain quotidien. Ils ont inspiré ma réflexion de ce jour. Permettez-moi de vous offrir trois épis de blé, glanés dans l’Évangile que nous venons d’entendre.

Le premier épi cueilli, je l’appelle « humour ». Cela convient bien à cette période de vacances, temps propice au repos, aux découvertes, aux rencontres.

Vous avez sans doute remarqué, comment Jésus se montre taquin avec Philippe. Il met dans l’embarras le brave apôtre, chargé de l’intendance : « Où pourrions-nous acheter du pain pour que cette foule ait de quoi manger ? ».

Jésus, imaginant la tête qu’il allait faire, avait déjà son idée.

Philippe marche à fond. En langage d’aujourd’hui : « Il nous faudrait pas moins de dix mille euros, pour que chacun ait un morceau de pain.  Impossible ! »

Oui, frères et sœurs, la taquinerie fait partie de l’amitié, elle est le reflet merveilleux de la simplicité des relations de Jésus avec ses apôtres.

Soignez entre vous l’épi de « l’humour » et si un ami vous met quelquefois en « boîte », sachez en rire. Il n’y a de sa part aucun désir de se moquer ou de vous humilier.

Le deuxième épi, appelons-le « partage ». André a repéré un jeune garçon avec son sac à dos. Il avait emmené son pique-nique : cinq petites galettes et deux poissons grillés, que sa maman lui avait sans doute préparés pour l’excursion. Séduit par Jésus, il est prêt à les donner. Ce garçon ne calcule pas comme les grandes personnes, il a généreusement offert son en-cas.

Quelle leçon pour les retraités ! Jésus accueille le « pas grand-chose » de ce garçon et remercie Dieu, de ce peu. Jésus agit lorsque l’homme donne sa part. Donner c’est multiplier. Il en reste pour les absents.

Frères et sœurs, je vous confie ce deuxième épi : « le partage ».

Le pain de la bonté, de la justice, de la paix, de l’accueil, s’il n’est pas partagé, se perd, durcit et moisit.

Et voici mon troisième épi, celui de « l’écologie », un épi cher à notre pape François. Quand Jésus donne, il donne toujours trop de tout. Il y a du rab ce jour-là. Mais Jésus n’aime pas le gaspillage : « Ramassez les morceaux pour que rien ne se perde ».

Cette recommandation interpelle notre société de consommation du tout jetable et nous invite à prendre soin de notre planète terre, qui nous porte et nous nourrit. Que d’aliments jetés à la poubelle, dans nos pays riches, alors que les « Lazare » d’aujourd’hui mangeraient volontiers les miettes, qui tombent de nos assiettes d’enfants gâtés.

Avant de proposer à la foule une nourriture spirituelle, Jésus veut d’abord apaiser la faim et la soif des pauvres : pas de divinité sans humanité.

Frères et sœurs, accueillez donc mon troisième épi au nom d’« écologie »  ou d’énergie renouvelable, si vous préférez. Nul ne peut célébrer l’Eucharistie, s’il ne se laisse d’abord interpeller par le visage des pauvres, les préférés du Christ.

Frère, sœur, ami, prends soin des trois épis : l’humour, le partage et l’écologie. Noue-les ensemble avec le ruban de l’amour et offre cette gerbe à tes frères.

Puis coupe ton pain, partage le poisson et distribue-les à plus malheureux que toi.

Tu auras un trésor dans le ciel.

Amen

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