« Ses tous derniers mots qu’elle m’a chuchotés à l’oreille, jamais je ne les oublierai », me confiait un jeune garçon, éprouvé par le décès de sa grand-mère qu’il chérissait tant. Oui, continuer d’aimer l’être cher lorsqu’il a quitté l’horizon de son regard, c’est conserver ses paroles en son cœur.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole », dit Jésus, qui nous promet alors de demeurer en nous. Et cette parole est une mise en mouvement. Rester fidèle ne signifie pas se tenir immobile.
Jésus nous rappelle qu’il est un envoyé. Et l’Esprit, qui va venir, est comme Lui, envoyé : « L’Esprit saint que le Père enverra en mon nom … » L’envoyé est celui qui est poussé en avant…

Nous voici, à notre tour, envoyés pour, grâce à l’Esprit, nous souvenir de tout ce que Jésus nous a dit, envoyés pour bâtir la paix. Non pas à la manière du monde : une paix fondée sur l’équilibre des forces, mais à sa manière : une paix fondée sur l’amour de l’autre. Il s’agit alors de vivre le rapport à la différence de l’autre, non pas sous l’angle de la menace, mais sous celui de l’enrichissement mutuel.
Aussi ne faut-il pas vouloir imposer à l’autre d’être comme nous, de faire comme nous. C’est ce qu’ont compris très vite les apôtres au premier temps de la vie de l’Église. L’Esprit les conduit à accepter la diversité au sein de la première communauté des croyants.

En ce dimanche où bon nombre de citoyens européens sont appelés aux urnes, puissent ceux qui se réclament du Christ voter pour une Europe de la paix, fidèle au projet des fondateurs qui ont œuvré pour éviter le retour de la guerre, une Europe, fondée non pas sur la peur, mais sur la confiance. Car seule la paix rend possible le bonheur du vivre-ensemble.
Jésus part pour laisser le champ libre à l’homme … mais il continue de demeurer dans le cœur de ceux qui sont fidèles à sa parole … et c’est ainsi qu’il annonce déjà son retour.

La question se pose alors à chacun d’entre nous, que tu sois jeune ou adulte, bien portant ou malade : « Médites-tu souvent les paroles de l’Écriture ? » C’est ainsi que ce grand saint que fut Jean Baptiste de La Salle, dont nous fêtons aujourd’hui le 300ème anniversaire de la mort, aimait interpeller ses interlocuteurs, leur disant : « Elles sont esprit et vie, donnant l’Esprit de Dieu et la vie éternelle à ceux qui les écoutent avec humilité et docilité et qui les pratiquent fidèlement. » Rappelons que Jean Baptiste de La Salle vécut une époque marquée par de nombreuses guerres et de luttes religieuses, et qu’il fut sensible au message de paix contenu dans l’Évangile.

Persuadé que l’avancée de la paix ne sera possible que par la promotion de l’éducation, il consacra sa vie à l’ouverture d’écoles ouvertes à tous, en particulier aux plus nécessiteux avec le souci de faire grandir chacun et de l’aider à prendre sa véritable place dans la société. La tâche devenant rapidement trop lourde pour un seul homme, il fonda la communauté des Frères des Écoles Chrétiennes pour fidéliser ses enseignants.

Trois cents ans après sa mort, nous sommes heureux de célébrer ce Dimanche l’eucharistie dans cet établissement scolaire du réseau lasallien, où se poursuit l’œuvre du fondateur… Puissions-nous enfants, parents, éducateurs, réunis ici et vous tous, chers téléspectateurs, comme Jean Baptiste de la Salle aimait le rappeler chaque fois qu’il célébrait la messe, « découvrir un Dieu qui nous considère comme ses amis » et « nous unit à tous ceux qui communient aujourd’hui. » Amen !

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