S’il y a bien une chose que l’on apprend à gérer dans une aérogare, ce sont les changements. Changements d’avion, changement d’horaire, changement de porte d’embarquement… Parmi ces changements, les plus délicats sont probablement ceux qui touchent à l’homme : changements d’humeur, changements d’avis, changements de billets… Que ce soit de la part des passagers ou de la part des collègues, les incertitudes, les aléas et les retournements ont de quoi nous agacer ou nous impatienter. Et à l’autre bout de la chaîne, il y a ceux, tout aussi agaçants, qui refusent de changer. Ceux qui ont toujours raison. Ceux qui se campent dans leur droit et dans leurs certitudes.

 

Avec la parabole des deux fils qui changent d’avis, Jésus aborde précisément aujourd’hui cette question de l’instabilité du cœur humain, mais aussi celle de sa rigidité. Bien sûr, il n’en reste pas à la dimension psychologique ou sociale. Il nous emmène au plus profond de l’être. Il nous dévoile comment Dieu traite l’inconstance spirituelle, mais aussi son pendant : la dureté spirituelle. Jésus soulève cette double épine, si douloureuse pour chacun de nous, de la versatilité et de l’endurcissement de notre cœur.

 

En effet, nous nous connaissons trop bien. Combien de fois avons-nous pris des résolutions non tenues quant à notre vie chrétienne ? Combien de fois avons-nous abandonné notre cap dans une vie bousculée, voire désordonnée ? Combien de fois pensons-nous au contraire qu’il n’est nul besoin de changer quoique ce soit ? Et oui, nous le constatons, lorsqu’il s’agit du bien à faire, nous sommes versatiles. Et lorsqu’il s’agit du mal à ne pas faire, nous sommes constants !

 

Mais il n’est pas trop tard. La porte de l’avion n’est pas encore fermée ! Reprenons la parabole. Avec beaucoup de finesse et de charité, Jésus y dévoile que le vrai changement de notre cœur est encore possible. « Un homme avait deux fils… ». Rien que ces quelques mots, nous emmène sur le terrain de la tendresse. « Un homme avait deux fils… » Comment ne pas se rappeler le début d’une autre parabole : celle du fils prodigue. Déjà dans cette autre histoire, il y avait un fils qui s’en va puis qui revient et un fils qui reste puis qui refuse de rentrer. L’un qui dit non puis qui se repent, l’autre qui dit oui puis qui ne fait pas. L’un versatile, l’autre rigide. Mais surtout, chers frères et sœurs, il y avait un père… un père qui accueille et qui croit à l’avenir de chacun de ses enfants.

 

Dieu croit inlassablement en l’homme ! C’est là, le vrai changement proposé par la parabole. Comprendre que le Père nous aime comme ses enfants. Croire que même si on a dit non à Dieu, on peut toujours lui dire oui ; Dieu prend acte de l’inconstance du cœur humain, mais Il ne s’y arrête pas ;

 

Il ne porte pas de jugement moral, Il ne s’impatiente pas, Il ne s’agace pas. Au fond, Dieu veut toujours le meilleur pour l’homme et le comprendre, cela provoque le changement… le vrai.

Croyons, nous aussi, que notre cœur peut changer : pour cela, il nous suffit, de croire que malgré notre fragilité et notre inconstance, Dieu nous a déjà dit oui en son Fils.

 

Chers amis, ici à Roissy, nous venons de prendre une leçon de changement. Puissions-nous obtenir notre correspondance pour une nouvelle destination. Et je vous l’assure, il n’y a pas besoin de récupérer nos bagages : le bon Dieu nous prend comme nous sommes.

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