Oh, regardez ! Regardez là, au milieu de vous. Dans cette église, ou bien chez vous, amis téléspectateurs, ou encore à l’hôpital ou à la prison. Regardez tout autour de vous ! « Au milieu de vous, se tient celui que vous ne connaissez pas. » Évidemment, ce n’est pas la première fois que nous attendons Noël. Jésus n’est pas un inconnu. Pourtant l’Église nous fait entendre cette parole surprenante de Jean le Baptise – une parole qui nous prépare à une divine surprise – « au milieu de vous, se tient celui que vous ne connaissez pas. »

 

La lecture du livre du prophète Isaïe nous avait donné quelques indices. Reconnaître Jésus, c’est regarder du côté des humbles à qui une bonne nouvelle est annoncée. Reconnaître Jésus, c’est être attentif à ceux qui ont le cœur brisé : ils seront guéris ! Reconnaître Jésus, c’est se tourner vers les captifs – ceux qui sont pris dans les filets de la drogue, de la violence, de l’extrémisme… du smartphone en permanence – tous ces captifs seront enfin délivrés de ce qui les empêche de vivre. Vous voyez, pour reconnaître celui qui se tient au milieu de nous, rien de tel que d’aller vers ceux qui attendent une joie, un bonheur, une reconnaissance, un soulagement… Et en général, ces personnes en mal de vivre, nul ne les remarque facilement. Elles se cachent ou elles sont abaissées par les autres. C’est à nous d’aller les chercher. C’est à nous de nous mettre à leur « hauteur » pour les élever.

 

Apprendre à voir autrement : quelle belle invitation pour entrer dans la joie de Noël ! Car c’est vrai : nos yeux n’arrêtent pas de voir des riches et des puissants, ceux qui passent à la télé ou font la une des magazines. Mais Dieu, ceux-là, ils les renvoie les mains vides. Le chant du magnificat l’a rappelé : Dieu se penche sur les humbles servantes ; Dieu comble de biens les affamés. La puissance du Seigneur fait venir à la lumière ceux qui ne se montrent pas, et elle plonge dans l’obscurité ceux qui aiment trop se faire remarquer des autres. Alors, si la lumière de Dieu donne à voir ceux qu’on ne voit pas, si la lumineuse miséricorde du Seigneur élève ceux qui sont enfoncés par les autres, devenons, comme Jean le Baptiste, témoin de la Lumière. Nous reconnaîtrons alors celui se tient au milieu de nous.

 

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour chacun de nous ? Saint Paul l’a suggéré dans la deuxième lecture : « N’éteignez pas l’Esprit. » Traduisons : tournons-nous vers nous-mêmes, ou mieux encore, ouvrons notre cœur ; il est déjà habité par l’Esprit. Mais pour sortir notre cœur d’un possible engourdissement, et lui redonner un sursaut spirituel vivifiant, allons rencontrer dans les jours qui viennent une de ces personnes qui n’osent pas venir à la lumière. Je vous le promets : avec elle, vous entrerez dans la joie de Noël comme jamais. Vous accueillerez ensemble celui qui se tient au milieu de vous. Vous le reconnaîtrez. Et votre joie de vivre sera communicative.

 

D’ailleurs savez-vous comment les personnes sourdes ont voulu, durant la préparation de cette messe, traduire l’expression « exulter de joie » en langue des signes ? C’est important de le savoir, non seulement en ce troisième dimanche de l’Avent, le dimanche de la joie, mais aussi parce que la traduction choisie dit bien la joie communicative qui sera la nôtre à Noël. Ils ont choisi de traduire exulter de joie par « sauter de joie » car c’est une expression qui existe en langue des signes française. Alors, les amis, qu’attendons-nous pour sauter de joie dès maintenant ? C’est une divine surprise qui se prépare pour chacun de nous.

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