Qui est cet homme ?

Qui donc est cet homme que l’on acclame à Jérusalem ? C’est la question que se posaient sans doute les badauds, sur le bord de la route, ce jour-là. Un roi, sûrement un roi. L’accueil qui est fait à Jésus, à l’entrée de Jérusalem, est en effet un accueil royal, de la part d’une foule d’ailleurs très sincère. Mais cela venait d’un immense malentendu : on croyait encore que le Messie allait prendre le pouvoir et restaurer la royauté de David.

Jésus, qui s’est toujours refusé à ce qu’on l’acclame comme roi, pourquoi, ce jour-là, s’est-il laissé faire ? C’est que le cortège triomphal avec les palmes qui s’agitent et les "hosanna" qui résonnent sera suivi, peu de temps après, d’un autre cortège, pitoyable celui-là, un certain vendredi. Les lances rigides remplaceront les palmes, les cris de haine feront oublier les "hosanna".

Qui donc est cet homme ? Un roi, oui, mais cette fois, aucun risque de malentendu, un roi, pas un souverain dominateur, mais un roi dont la toute-puissance est celle de l’amour. Le roi du Royaume que Jésus n’a pas cessé d’annoncer par ses paroles et par ses actes. C’est celui que ses disciples ont vu pendant trois ans proche des malades, des infirmes, accueillant aux petites gens, à tous ceux et celles que la société et la religion méprisaient. Il allait même manger avec les publicains et les pécheurs, au grand scandale des pharisiens enfermés dans la loi et les règlements. Il disait que c’était Dieu, son Père, qui lui inspirait ses actes et ses paroles. C’est pour cela qu’on l’a arrêté et qu’il a été crucifié.

Qui donc est cet homme ? Nous le contemplerons, ce matin une fois encore, en écoutant avec ferveur le récit de la Passion selon saint Marc. Un roi d’amour, couronné d’épines, revêtu du manteau rouge des fous, un roseau à la main, en guise de sceptre dérisoire. Jusque dans la torture et dans le brouillard de l’agonie, il n’a renié ni ses actes, ni ses paroles. Il a traversé les affres de la mort en ne cessant pas d’aimer.

Qui donc est cet homme ? Nous entendrons aussi tout à l’heure Marc, qui a composé ce récit, mettre sur les lèvres d’un centurion romain un acte de foi. "Voyant comment Jésus avait expiré, le centurion s’écria : ‘Vraiment cet homme était le Fils de Dieu’." C’est la foi de Marc qui se dit là. C’est la foi des chrétiens aujourd’hui. Dieu a donné raison au message et au comportement de son Fils en le ressuscitant, il est vivant. C’est le Seigneur ressuscité que nous avons acclamé tout à l’heure, un rameau à la main.

Qui donc est cet homme ? C’est la question de bien des gens aujourd’hui. C’est la question, tenez, de cette jeune femme. C’est un évêque de France qui raconte cette anecdote. Une jeune femme marchait sur le bord d’une route de campagne, à la sortie du village où elle prenait ses vacances. Elle s’est arrêtée un moment au pied d’un vieux calvaire, croix de bois et dessus, le corps du crucifié. Un ancien qui passait par là pensait qu’elle faisait une prière. Il pensait, mais bien vite la phrase lui arrive, inattendue : "Monsieur, quel est cet homme qui est accroché au bois ?".

Le vieux monsieur comprit qu’il ne fallait ni sourire de son ignorance, ni s’étonner, elle était d’une autre génération, voilà tout. Il dit tout ce qu’il savait des Évangiles. Il dit de tout son coeur ce qu’il croyait.

"Cet homme s’appelle Jésus. Il a été arrêté bien qu’il fût innocent, flagellé, on l’a forcé à porter le bois de la croix, on l’a cloué dessus". Et l’ancien a ajouté : "Mais pour moi, il n’est pas perdu, il est vivant, il est Dieu avec nous, il est Dieu pour nous. Il a ouvert un chemin, beaucoup suivent ce chemin. C’est un chemin de vie".

La femme ne dit rien, mais son regard disait beaucoup. Elle prononça un seul mot : "Merci".On ne sait pas ce qu’elle en a fait, mais elle avait reçu la première annonce de la foi chrétienne.

Qui donc est cet homme ? Peut-être aurez-vous à répondre à cette question, ce matin, en rentrant à la maison. Votre petit-fils va vous demander : "Mamy, pourquoi as-tu apporté une branche de buis ?". Ne lui répondez pas encore, dites-lui de vous accompagner dans votre chambre où vous attacherez le rameau à la croix, au dessus du lit. Et dites-lui : "Ce n’est pas un porte-bonheur pour empêcher la foudre de tomber sur la maison. Mais, tu vois, le bois de la croix de Jésus a refleuri. La croix n’est plus un signe de mort, c’est l’arbre de la vie".

Références bibliques :

Référence des chants :

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