Le joug qui nous attelle au Vivant.

« Prenez sur vous mon joug, nous dit Jésus, il est facile à porter. » On ne voit plus de joug, cette pièce de bois posée sur le cou des animaux de trait pour les lier, depuis que les attelages de bœufs ont été remplacés par les tracteurs.

Mais on sait que le joug, sous lequel passaient les vaincus, évoque soumission et oppression qui font courber la nuque en signe d’humiliation. Pourtant la racine du mot joug, que l’on retrouve dans conjugal ou yoga, signifie relier, unir.

Le joug fait tenir ensemble, met en alliance. Il a même la forme d’une accolade, ce signe fait de deux courbures pour relier des mots ou des lignes. Et se donner une accolade c’est s’embrasser en se tenant par le col, le cou.

Le joug peut peser sur nos épaules, mais quand on est deux, côte à côte, il répartit le poids et accroît la force. Il procure de l’aide et du réconfort. Il permet d’agir en tandem, de collaborer plus efficacement, de s’aimer de manière plus proche et plus forte. Aussi Jésus précise-t-il que son joug est facile à porter.

La Parole de Dieu et les commandements, qui appellent à vivre et à aimer, peuvent être lourds. Mais, attelés à Jésus, nous n’avançons plus seuls. La Parole de Dieu est le joug qui nous tient en alliance, en compagnonnage avec Jésus. Et Jésus transforme la Loi en un joug facile à porter, car il en fait un poids d’amour et de vie.

Nous savons bien qu’il y a des poids qui nous rendent légers et forts ! Porter un enfant dans ses bras rend parfois la marche plus facile. Et quand l’être aimé pose son bras sur notre cou ou notre épaule, c’est un joug qui rassure et encourage. Il y a des charges familiales qui peuvent être épuisantes, mais est-ce qu’elles ne retiennent pas à la vie en empêchant de sombrer ?

Saint Christophe, saint Joseph ou saint Antoine de Padoue sont souvent représentés portant l’Enfant Jésus dans leurs bras. Mais c’est Jésus qui les tient et les maintient dans la joie et la fidélité ! Oui, il y a des poids qui nous sauvent !

Mais d’autres nous écrasent… Alors, Jésus appelle tous ceux qui peinent sous le poids des ans, des maladies, de la souffrance, des soucis ; ceux qui ploient sous le fardeau des échecs, des péchés, de la culpabilité… Les blessés de la vie et de l’amour. Nous tous, un jour ou une nuit.

Et Jésus nous procure le repos en nous attachant à lui comme le naufragé à la bouée de sauvetage. Au milieu des tempêtes et des ouragans, le joug qui nous relie à Jésus nous rattache à la vie et au bonheur.

Car en définitive le joug de Jésus, le joug qu’il portera jusque dans sa mort, c’est la croix. Elle est bien sûr instrument de supplice et d’infamie. Mais elle rattache Jésus à son Père et à nous dans un amour qui a un tel poids, qu’il soulève le monde et fait jaillir la vie. La croix est un joug de tendresse et de salut.

Aussi, en la prenant nous sommes liés à Jésus, enlacés à sa vie sur un même chemin. Au cœur de l’épreuve et de la mort, elle est source de vie, de renaissance, de repos, car Jésus porte la croix pour nous et avec nous. Et dans un même élan, Jésus, qui ne nous lâche jamais, nous porte dans les bras du Père pour nous y reposer et reprendre Souffle.

Alors, attelés au Vivant, rendus doux et humbles de cœur comme lui, nous nous attelons à réconforter nos frères, bâtir la paix et semer la joie.

Références bibliques :

Référence des chants :

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