Vous l’avez remarqué, vous aussi, en quelques lignes, ce texte d’Évangile fait le compte-rendu de la journée de Jésus à Capharnaüm, une fameuse journée ! Le matin, Jésus est à la synagogue. Puis dans la maison de ses amis où il guérit la belle-mère de Pierre. Enfin au coucher du soleil, quand le sabbat est fini, on lui amène malades et infirmes, la ville entière se presse à sa porte, il guérit toute sorte de malades et chasse beaucoup d’esprits mauvais. Dans la nuit, on le retrouve en prière et il décidera de repartir pour les villages voisins.

Fameuse journée ! Et nous avons envie de dire : "C’est un bon exemple qu’il nous donne. Ne serait-ce pas quelque chose comme cela que nous aurions à faire, nous aussi, à notre manière, pour nous montrer dignes de l’Évangile ?".

Pourquoi pas ?… Cela me rappelle d’ailleurs, cette réflexion pleine d’humour d’un ami prêtre, aumônier de lycée, au cours d’une marche pèlerinage de lycéens : "Tous les jours, nous aussi, nous rencontrons la belle-mère, l’adversaire et la prière". Oui, mon ami ne manquait pas d’humour, mais c’est une lecture un peu trop simple, un peu trop courte de l’Évangile, une lecture moralisante. L’Évangile n’est pas un guide pratique. L’Évangile, la Bonne Nouvelle, ce n’est pas d’abord quelque chose que nous devons faire, mais c’est QUELQU’UN qui nous arrive. En lisant l’Évangile, la première question qu’il convient de se poser, c’est : "Qu’est-ce que ce récit nous dit de Jésus ?."

Eh bien ! qu’est-ce que l’Évangile de ce dimanche nous dit de Jésus ?

Connaissez-vous cette magnifique fresque de Michel Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine, à Rome ? On y voit Dieu tendant la main vers l’homme qui tend aussi la sienne. Entre les deux index, un espace. Il demeure une distance entre Dieu et l’homme. Eh bien ! en contemplant Jésus dans l’Évangile, nous comprenons qu’il n’y a plus de distance entre Dieu et l’homme. Il est la main que Dieu nous tend.

• Il a pris la main de la belle-mère de Pierre, et la fièvre la quitta.
• Il a pris la main du paralytique : "Lève-toi et marche".
• Il a tendu la main aux exclus et aux méprisés.
• Il a serré la main des publicains et des pécheurs avant de s’asseoir à leur table.
• Il a posé la main sur le lépreux réputé intouchable.
• Et sa résurrection est l’ultime main tendue de Dieu pour que tout homme ait la vie.

Oui, en lisant l’Évangile, nos apprenons qui est Jésus. Il est la main que Dieu nous tend. Il est celui que Dieu a envoyé dans le monde pour guérir et sauver tous les hommes. C’est clairement dit déjà dans l’Évangile de ce dimanche.

C’était hier à Capharnaüm, mais c’est aujourd’hui encore à Hayange. Aux habitants de Capharnaüm qui voulaient le retenir, Jésus a répondu : "Partons ailleurs, pour que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle".

Où est-il parti ? Ne cherchez pas. Il n’a pas cessé de marcher, de parcourir la Galilée, depuis des siècles, toutes les Galilée du monde. Il est arrivé jusqu’à nous. Il est dans cette église, ce matin. Hier, c’était toute la ville de Capharnaüm qui se pressait dans sa maison, aujourd’hui toute la ville d’Hayange est là dans sa maison. Toute la ville ?… Enfin, vous tous et tous ceux, plus nombreux encore, que vous rendez présents par votre affection et votre prière. Et c’est un peu l’Europe qui est là : l’Italie, la Pologne, l’Ukraine, l’Espagne, le Portugal, que sais-je ?

Et qui Jésus y a-t-il trouvé ? Où sont les boiteux, les lépreux, les malades ? Ne cherchez pas non plus. La liste d’hier, dans l’Évangile, ne désigne pas seulement les autres, c’est moi, c’est vous, c’est nous, si nous le reconnaissons. Nous sommes là pour qu’il nous guérisse :

Et, merveille de la télévision (nous sommes heureux d’en parler en cette journée chrétienne de la communication), nous sommes bien plus nombreux encore que cette église peut contenir, à nous presser autour du Sauveur. Combien êtes-vous ce matin devant votre écran de télévision ? Marie-Noëlle, je le sais, vous êtes là avec nous, René, vous êtes là aussi, depuis votre cellule de prison. Et vous, chers amis invisibles, rassemblés peut-être ce dimanche en famille dans un chalet de montagne, vous qui êtes seul dans l’appartement anonyme d’une ville nouvelle ou vous, Madame, que la mauvaise santé retient à la maison. Nous savons, grâce aux lettres que vous adressez au Jour du seigneur, que la messe télévisée constitue un moment irremplaçable dans votre semaine.

Oui, nous sommes nombreux, très nombreux, ce matin, à prendre la main que Dieu nous tend pour qu’il nous relève et nous guérisse.

Il est temps de conclure. Je le fais en relisant quelques mots de l’Évangile de ce dimanche. Marc écrit : "Jésus s’approcha du lit de la belle-mère de Pierre, la prit par la main, la fit se lever. La fièvre la quitta et elle les servait". À peine guérie, la voilà à les servir.

C’est ma conclusion. Si nous sommes guéris, nous aussi c’est pour servir. Et je vais terminer en reprenant l’image avec laquelle j’ai commencé. Servir c’est prendre la main que Dieu nous tend, en saisissant celles qui se tendent vers nous, celles de nos proches à la maison, et d’autres mains plus lointaines. Servir, c’est combler la distance par de l’amour, par l’amour au quotidien, dans nos maisons, comme celle de Pierre, dans nos quartiers, nos Galilée d’aujourd’hui. Servir c’est donner toute sa place à "l’infinie patience de l’amour longue durée".

Références bibliques :

Référence des chants :

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