Chers frères et soeurs,

Un jour, dans l’Évangile de Luc, Jésus est en train de parler devant une grande foule. Tout le monde veut l’entendre. Il parle avec autorité. Ils sont touchés par sa parole. À un certain moment une femme, pleine d’enthousiasme, élève sa voix et dit : « Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait. » Délicatement Jésus la corrige et lui répond : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent. »

« Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu. » Voilà la béatitude qui nous mène au cœur de l’Évangile. C’est exactement ce que dit ce même Luc de Marie au début de son Évangile. Marie reçoit la visite de l’ange qui lui annonce la parole de Dieu. Car, dit-il « tu as trouvé grâce auprès de Dieu.» Une parole qui la bouleverse : « elle se demande ce que peut signifier cette salutation.» Parole devant laquelle elle ne peut pas rester neutre. Parole qui l’appelle. Veut-elle collaborer ? Veut-elle entrer dans le projet de Dieu ? Veut-elle mettre au monde celui qui doit venir, le berger d’Israël ? C’est à elle de répondre, de tout cœur, mais aussi en toute liberté. Elle ne doit pas avoir peur. C’est l’œuvre de l’Esprit en elle. Élisabeth aussi, sa cousine, attend un fils. « Rien n’est impossible à Dieu.» Et elle dit oui : « Que tout se passe pour moi selon ta parole.»

Oui, « heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent.» Et Marie est heureuse. Son âme exulte de joie. Et la première chose qu’elle fait, c’est rejoindre Élisabeth qui est déjà en son sixième mois. Elle se presse d’y aller pour l’aider, bien sûr, mais surtout pour être auprès d’elle. Car celui qui a entendu la Parole de Dieu, ne la garde pas pour lui-même. Il veut la partager. La Parole de Dieu nous pousse à rencontrer l’autre. Elle rassemble et fait de nous des frères et des sœurs, cette famille de Dieu qu’est l’Église. Et voilà les deux femmes qui se rencontrent. Nous ne savons pas comment Marie a salué sa cousine. Nous ne connaissons que la réponse d’Élisabeth, qui la salue comme la mère du Seigneur. Elle reconnaît en l’enfant de Marie le Messie d’Israël, le Seigneur. Celle qui porte en elle la nouveauté de l’Évangile est reconnue par celle qui représente la tradition d’Israël. Et elle aussi, elle nous mène au cœur de l’Évangile : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de la Parole de Dieu. »

Les Évangiles ne parlent pas beaucoup de Marie. Mais quand ils le font, c’est pour dire qu’elle est toujours à l’écoute de cette Parole. Il n’y a pas de rencontre avec Dieu, pas de foi, sans cette écoute. Le christianisme n’est pas d’abord une doctrine ou une morale mais une rencontre. La Parole n’est pas simplement une communication ou un contenu purement conceptuel. Elle est parole de quelqu’un. C’est la parole du Christ. C’est le Christ lui-même. Lui que nous allons accueillir dans quelques jours comme le Verbe de Dieu fait chair, qui a partagé notre condition d’homme. Lui dont l’Épître aux Hébreux nous dit qu’il n’est pas venu pour offrir des sacrifices ou holocaustes, mais qu’il s’est donné lui-même, son corps et son sang « pour nous et pour notre salut. » Lui qui dit avec le psalmiste : « Me voici. Je suis venu pour faire ta volonté. »

Écouter la Parole de Dieu et dire de tout cœur avec tout ce qu’on est et tout ce qu’on a : « Me voici Seigneur, qu’il me soit fait selon te Parole. » C’est l’attitude fondamentale du croyant. Attendre Celui qui vient. Être vigilant, attentif à sa Parole. Parole qui, certes, me met en question et me dérange. Mais toujours la Parole de Celui qui nous révèle notre humanité véritable et qui vient pour nous sauver.

Références bibliques : Mi 5, 1-4; Ps. 79; He 10, 5-10; Lc 1, 39-45

Référence des chants : Père Christian Lancrey-Javal

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