« Parlez-moi d’amour », dit la chanson. Et de quoi d’autre pourrais-je vous parler après la lecture de ces deux textes de saint Jean qui nous révèlent ce qu’est l’amour ? Bien sûr nous croyons le savoir et tout le monde est plutôt pour. Tous nous aimons l’amour : même s’il fait parfois souffrir, c’est lui qui nous fait vivre et désirer, c’est lui qui nous fait rêver d’un monde meilleur. Oui, nous aimons l’amour, mais est-on jamais sûr d’aimer vraiment ? Laissons-nous enseigner par la parole de Jésus.
Avant toute autre considération, l’Évangile nous fait envisager l’amour en son commencement, en sa source : l’amour vient de Dieu, il se reconnaît à ce que le premier Dieu nous aima. L’amour est dit de Dieu, d’un Dieu qui aime absolument, qui ne sait rien faire d’autre que d’aimer. De son amour nous tenons la vie, la croissance et l’être.
Jésus se présente comme son Fils bien-aimé. Il a de qui tenir, lui qui nous a aimés d’un amour sans calcul, sans condition, à perte, au prix de sa vie.
L’amour de Jésus est inséparablement celui qu’il reçoit et celui qu’il donne : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » Cette parfaite similitude en entraîne une autre que Jésus énonce comme un commandement, comme une loi nouvelle : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »
Or, diront certains, l’amour ça ne se commande pas. Et ils auront raison s’ils pensent à la spontanéité des sentiments, à la fulgurance des coups de foudre, à l’émotion des coups de cœur. Mais ils le savent bien, les bons sentiments, les élans de la passion et de compassion n’y suffiront jamais s’il s’agit d’aimer divinement comme Jésus, s’il s’agit d’aimer d’un amour qui jamais ne condamne, et qui, face à l’inadmissible, garde au cœur la possibilité d’un impossible pardon ; d’un amour qui se fait le prochain de ceux que l’exclusion, la folie, la maladie, la misère ont rendus peu aimables.
Vous choquerais-je en ajoutant que Jésus ne demande pas à ses disciples d’aimer Dieu ? Il leur demande de demeurer fidèles au seul commandement qu’il ait jamais édicté : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Désormais l’amour mutuel fait loi, non pas pour annuler l’amour que nous devons à Dieu, mais parce qu’avec Jésus, il est devenu le chemin qui conduit à Dieu. Saint Jean résume cette certitude : « Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu. Ils connaissent Dieu. Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. »
« Aimez-vous les uns les autres » : Jésus ne prononce pas cette parole testamentaire sur le ton des consignes que les parents laissent à leurs enfants avant de partir : « Et surtout soyez sages » ou, le jour de la rentrée : « Sois gentil avec tes petits camarades ». C’est un chemin qu’il ouvre, une voie de salut pour l’humanité, une véritable aventure collective dont les exigences sont infiniment et plus hautes que toutes les prescriptions religieuses, car s’y trouvent engagées toutes les dimensions de notre existence, affective et sociale, familiale et professionnelle, spirituelle et politique. L’amour est sans frontières.
En nous rassemblant ce matin autour de la table eucharistique pour nous souvenir et nous nourrir de l’amour dont le Christ nous a aimés, nous ne faisons rien d’autre que d’obéir à son commandement. Ou plus exactement, c’est lui qui nous donne de croire qu’hors l’amour il n’est pas de salut pour notre monde. C’est lui qui nous rend capables de nous risquer à l’amour, dans la familiarité du quotidien comme dans l’inattendu des rencontres, dans la solitude d’un cloître ou celle d’une chambre d’hôpital comme dans l’effervescence du monde actuel.
« Aimez-vous les uns les autres », c’est un commandement qui réclame de nous une imagination débordante et avec lequel nous ne serons jamais quittes. Mais la démesure d’un tel projet, sans cesse mis à mal par la violence et la haine, en dit long sur le mystère de Dieu dont l’amour infini s’en remet à l’amour que nous aurons les uns pour les autres.
Retrouvez les chants de la messe télévisée du 17 mai 2009 sur un CD : « Chantons le Seigneur », avec les communautés bénédictines d’Urt – Belloc 64240 URT – France

Chants

 

Moment

Cote

Titre

Paroles

Musique

Entrée

 

La vigne et le chemin

P. Jauffray

M. Jaillet

Pénitence

I 18-65

J’ai vu l’eau vive

AELF

J.P. Lecot

Gloria

 

Gloria

AELF

I. Fontaine

Psaume

 

Psaume 97

Missel

C. Villeneuve

Alléluia

 

Ego vos elegi, alléluia grégorien

   

P.U.

 

O Christ ressuscité, exauce-nous

   

Offrande

       

Sanctus

 

Sanctus

Missel

Juan Urteaga

Anamnèse

 

Anamnèse

AELF

J.P. Lecot

Doxologie

C 13-18

Doxologie

Missel

 

Notre Père

 

Notre Père

Missel

Berthier

Agnus

 

Agneau de Dieu

Missel

Berthier

Communion

 

Jainkoa Dugu

Juan Urteaga

Juan Urteaga

 

Références bibliques : Ac 10, 25-26.34-35.44-48; Ps.97; 1 Jn 4, 7-10; Jn 15, 9-17

Référence des chants :

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