Jeune homme, cadre supérieur, dynamique et brillant, bien sous tout rapport, ayant soif d’absolu, cherche maître pour lui enseigner le chemin du bonheur vrai et impérissable.
Mes amis, il ne s’agit pas là d’une annonce parue dans nos journaux ou revues, mais bien de la quête de sens formulée par le jeune homme de l’Évangile.
À l’époque, on ne manquait pas de maître en Israël, capable d’interpréter la Loi, et d’orienter la conduite des hommes.
Jésus méritait bien l’appellation « Bon Maître », mais d’emblée, il casse les convenances creuses et se méfie des distinctions et des titres prétentieux et flatteurs. Jésus remet les pendules à l’heure : « Dieu seul est bon. »

Ce jeune a tout pour être heureux, il possède de grands biens. De plus, façonné par la Loi et les traditions de son peuple, il observe les commandements depuis son enfance. C’est un bon israélite. Pourtant cet homme n’est pas pleinement satisfait de lui. Il aimerait construire sur du durable, avoir un avenir définitif : la vie éternelle.
Jésus sentant sa sincérité réelle se laisse toucher par sa requête le prend en affection et lui propose de liquider son avoir, de le donner aux pauvres et de le suivre tout de suite.
Mais ce genre de placement à long terme dans les banques célestes fit l’effet d’une douche froide. D’accord pour être un chrétien en règle avec les lois de l’Église, mais quant à s’engager dans l’aventure de l’Évangile avec la pauvreté comme porte d’entrée, c’est une affaire qui mérite réflexion surtout si l’on a de grands biens.

Frères et sœurs, nous sommes bien placés pour comprendre le recul de ce jeune juif.
N’avons-nous jamais refermé les mains et le cœur sur notre avoir, au lieu de les ouvrir pour partager avec les plus démunis ? Avec la crise financière que nous traversons aujourd’hui, cet Évangile, plus que jamais est d’une brûlante actualité. Dans notre monde qui invite à clôturer nos propriétés privées – défense d’entrer – à travailler plus pour avoir plus, même le dimanche, sommes-nous encore capables de nous laisser interpeller par Jésus, qui place le curseur des valeurs à un autre niveau que notre société ?
Même les disciples sont stupéfaits. La tradition juive leur avait enseigné que la richesse était le signe de la bénédiction de Dieu. Ils en connaissaient de ces juifs riches, généreux pour les prêtres, pour les veuves et les pauvres et que tout le monde vénérait. Si même ceux-là étaient face à Dieu comme des chameaux devant le trou d’aiguille, alors il n’y a qu’à désespérer de chacun.

Mais alors, qui peut être sauvé ? L’humanité serait-elle vouée à cette impossibilité ?
Et voilà Jésus nous livrer une des paroles les plus libératrices jamais prononcées : « pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu. »
Oui ami, quelle que soit ton histoire, bien portant, malade ou âgé, enfermé dans le désespoir, la solitude ou le deuil, lié à des peines, des préjugés ou des péchés, étouffant de jalousie, d’orgueil ou de haine, prisonnier de violences, de drogues, d’amours ou d’images de Dieu, n’aie pas peur, le salut est aussi et surtout pour toi : « tout est possible à Dieu. »
Lui seul peut tendre l’arc de l’espérance aussi haut, lui seul peut sculpter en toi cette joyeuse liberté : va, vends, donne et tu auras un trésor, non pas dans les paradis fiscaux, mais dans le paradis de l’amour.

Frères et sœurs, au lieu de nous lancer dans des spéculations sur la Jérusalem céleste, Jésus nous invite à vivre dès aujourd’hui une existence comme la sienne, étroitement mêlée à l’humain : il n’y a pas de divinité sans humanité. Tout ce que nous savons de l’avenir du Royaume est qu’il sera fait de foi et de charité.

Vous le savez bien, vous les enfants ici présents. C’est super d’avoir pris du temps pour venir à la messe ce matin avec vos parents et vos copains. Car quand on a un ami comme Jésus, on a envie de le rencontrer et de l’écouter. Et justement aujourd’hui, Jésus vous demande de partager vos jeux, vos goûters avec ceux qui ne sont pas gâtés autant que vous. Il vous invite à ne pas juger vos copains sur la marque de leurs vêtements ou sur leur dernier Ipod, mais de chercher à découvrir plutôt la richesse de leur cœur…
Tu le sais bien aussi, toi frère croyant, ou toi, ami, chercheur d’absolu. Il restera de toi, il restera de moi, au soir de nos vies, lorsqu’il faudra rendre notre tablier au Seigneur, Maître du temps et de l’histoire, l’amour que nous avons calligraphié dans le cœur des autres. Cela seul est capital, le reste n’est que vanité.
Ami, frère, ne te crispe pas sur tes biens, mets les au service des blessés de la vie, sois un fils de la liberté de l’Évangile. Aime, aime encore et toujours, aime quelques fois maladroitement, mais ne te lasse jamais d’aimer. C’est l’unique chemin qui fera de toi un pèlerin d’éternité.

 

Références bibliques : Sg 7, 7-11; Ps. 89; He 4, 12-13; Mc 10, 17-30

Référence des chants :

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