Frères et sœurs, amis en Christ,

Jésus vient de guérir un aveugle à Jéricho, c’est l’événement du jour.

La foule en liesse se presse pour le voir passer. Parmi eux, Zachée le publicain, un sale collabo, comme disent certains, qui s’est rempli les poches en collectant l’impôt pour l’occupant romain. Il sait qu’il n’a aucune chance de rencontrer Jésus et pourtant au fond de lui-même, Zachée, brûlant d’un intense désir, a envie de voir qui il est.Comme tant d’autres, il aurait pu se contenter de jeter un coup d’œil intrigué sur le célèbre passant. Mais l’amour ne peut se satisfaire d’une curiosité toute superficielle. Rien ne

peut arrêter l’élan du petit percepteur, noyé dans la foule qui lui est hostile. Même le ridicule ne le fait pas reculer et le voilà sur son arbre perché, d’où il peut observer Jésus.

Le miracle se produit. Zachée voulait voir et il est vu. Admirable icône du regard. C’est toujours les yeux dans les yeux que le Christ révèle qui il est vraiment : l’Amour.

Imaginez la tête de Zachée ! Il cherchait l’anonymat, Jésus l’appelle par son nom et s’invite chez lui. Comme il s’invite chez chacun de nous, là où nous vivons, là où nous travaillons, là où nous déposons le masque, là où nous aimons, là où nous souffrons, à l’endroit où brûlent nos questions et nos angoisses. Pas à côté, pas ailleurs, chez nous…

Jésus s’invite chez Zachée sans escorte, sans tribunal, sans sommation, ni facture : c’est Dieu aux mains nues. Jésus ne fait pas la morale à Zachée, ne lui reproche pas sa conduite, ses vols. Il n’exige ni confession, ni contrition, ni pénitence. Il a simplement posé son regard sur lui, un regard à l’image d’un sourire qui dit la présence, la confiance.

Zachée, pour la première fois peut-être, s’est senti reconnu pour lui-même et non pas réduit à ce qu’il avait fait. Il existait pour quelqu’un, il était inconditionnellement aimé. Jésus lui ouvre l’avenir et lui laisse sa chance. Zachée a craqué, une formidable envie de changer l’a saisi. Mais il y a toujours des rabats-joies, des redresseurs de tort, des champions de l’ordre et de la vertu, plus soucieux des grands principes que des hommes. Ils sont affreusement choqués : « Regardez-moi chez qui il va manger, c’est une honte. Comment ose-t-il se compromettre à ce point ? »

Mais rien n’arrête Zachée dans son élan de conversion et en plein milieu du banquet donné en l’honneur de Jésus, son portefeuille va changer de direction. Il porte un toast : «Je donne la moitié, je rends le quadruple ». L’important pour lui, ce n’est plus les sous qui rentrent lors de la collecte des impôts, mais l’attention qu’il porte dorénavant aux pauvres et aux opprimés.

Frères et sœurs, suis-je capable de voir l’autre avec le regard de Jésus et de Zachée ?

Toi frère qui te sens exclu, n’aie pas peur, le regard de Jésus te rejoint, qui que tu sois, riche ou pauvre, jeune ou adulte, malade ou bien-portant, toi frère, qui te sens enfermé dans ton péché ou dans ta mauvaise réputation, laisse-toi regarder par le Christ.

C’est un regard fraternel, plein de tendresse qui sait lire dans tes laideurs, ta soif de beauté et de promesse d’avenir

Amen.

Références bibliques : Sg 11,23-12,2 ; Ps 144 ; 2 Th 1, 11-2,2 ; Lc 19, 1-10

Référence des chants :

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