Après la Galilée, Jésus se met en route pour  Jérusalem avec ses disciples (Lc 9, 51s.). Jésus pèlerin, me fait penser que j’ai été moi-même pèlerin sur le chemin de Saint Jacques. Sur la route de Jérusalem, Jésus répond à la question du scribe « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? ». Et la question du scribe, me rappelle qu’on ne se met pas en route sans se poser des questions. La réponse finale de Jésus au scribe, en référence au bon Samaritain, est la suivante : « Va, et toi aussi fais de même ». Comme pèlerin de la vie, que m’enseigne cette invitation de Jésus, à moi, paroissien de Neuvy, à moi, téléspectateur du Jour du Seigneur ?
Vouloir accéder à la vie éternelle est une démarche intérieure et physique, qui suppose de suivre l’exemple du Samaritain : aimer en pratique Dieu et mes semblables de toute ma vie, de tout ce que je suis et de tout ce que j’ai. Et aimer en pratique impliquerait comme deux réalités sur un chemin de pèlerinage :

Répondre à l’invitation de Jésus  « Va, toi aussi fais de même ». Va ! Le pèlerinage invite au dépouillement. Sors de ton confort quotidien et quitte l’enclos de ton égoïsme. Dieu et le prochain sont d’abord servis dans la rue et sur la route. Vas sur cette route solitaire qui relie Jérusalem à Jéricho. Elle est  de ton quotidien, celle de ton travail, de tes fatigues, de tes occupations et de tes responsabilités où gisent les blessés de la vie. Face aux blessés, tu peux être tenté de te dérober, de dévier de route, détourner ton regard et devenir silencieux par peur de t’impliquer et de te salir les mains comme le prêtre et le lévite. Cette route est celle de ta famille, de tes solidarités et de ta fraternité où, comme le bon samaritain « ému jusqu’aux entrailles », tu peux te laisser arrêter par la souffrance de l’Homme. S’arrêter pour quoi faire ?

S’arrêter chemin faisant pour mettre en œuvre la compassion. Souffrir du manque d’eau, des ampoules sur le chemin, nous donne de ressentir, de percevoir quelque chose de l’indigence et de la souffrance, et de vouloir y remédier. « La compassion me pousse à me libérer de moi-même pour rejoindre l’autre, celui qui a besoin de moi. Elle me fait sortir de la coquille confortable où j’aime me dissimuler et me pousse à aimer et à servir ceux qui comptent sur mon aide » (Cf. Cardinal POUPARD, « appel à la compassion » du, 30 juin 1997) . Elle fait de moi un relais de la charité sur le chemin des pèlerins de la vie. Parce que je sais payer de ma personne, de mon temps et de mon argent pour venir en aide à l’Homme dans le besoin. Lorsque j’en suis bénéficiaire, l’autre devient un lieu où je peux m’arrêter parce que je suis accueilli ; un lieu où on prend soin de moi : on panse mes blessures, on me met en sécurité le temps d’une convalescence, on étanche ma soif le temps d’une pause. « La compassion stimulée par l’amour est «créatrice», elle crée un prochain… » (Romano Guardini, “Volontà e verità”, Morcelliana, Brescia, 1978, p. 149)

Chers paroissiens et téléspectateurs, seule la compassion stimulée par l’amour nous met en route. Elle nous donne des yeux pour que nous ne soyons pas des spectateurs oisifs devant les souffrances de nos frères humains. Que le Seigneur donne, à tous ceux qui entreprennent un pèlerinage, de vivre des paroles de ce chant : « Ouvre mes yeux, Seigneur, qui se ferment pour tout garder. Le pauvre a faim devant ma maison. Apprends-moi à partager »

Références bibliques : Dt 30, 10-14; Ps. 18; Col 1, 15-20; Lc 10, 25-37

Référence des chants : 152020 – Jésus expliqué à tous

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