Cela suffit ! C’est ça qu’il dit, Dieu, quand il dessine au milieu des nuages un arc en ciel. Un signe tendu entre le ciel et la terre, pour dire que c’en est assez, qu’il faut en finir avec la mort : place à la vie et aux générations à venir ; c’en est assez de ce déluge, des destructions et des ravages, dit Dieu ! Et comme on aimerait aujourd’hui que l’arc en ciel paraisse dans le ciel sombre de notre monde, pour que l’homme aussi se souvienne, lui aussi, et qu’il baisse les armes. Oui, dit Dieu, c’en est assez, trop de haine, d’exclusion, de discriminations, de barrières, j’établis mon alliance, et c’est une alliance de vie.

Le court passage de l’évangile de Marc nous livre le même message. Désert, solitude, tentation, et ce temps qui ne passe pas, car c’est long quarante jours, et même un seul jour d’ailleurs le serait, quand on a faim, ou soif, quand on est seul, ou quand on souffre ou qu’on a peur… Soudain, Jésus se lève, il quitte l’endroit, et c’est une manière de dire : ça suffit ! Ca suffit, tout cela : la peur, la solitude, la faim, le mal, les arrestations arbitraires … Au diable le prince des esprits mauvais ! Place à la Bonne nouvelle.

La Bonne Nouvelle, pour les chrétiens, c’est Jésus lui-même, vainqueur des forces de la mort, le fils bien aimé du Père et notre frère ; Jésus comme le nouvel arc en ciel, trait d’union jeté entre le ciel et la terre, alliance éternelle scellée dans son corps et dans son sang dont nous faisons mémoire en cette eucharistie. Cette alliance d’amour elle est pour tous, et entrer dans cette alliance, cela s’appelle se convertir !

Convertissez-vous ! dit Jésus. Et évidemment nous aimerions nous arracher à notre péché, nous libérer de nos addictions, et on est prêt, en ce début de carême, à accumuler efforts sur efforts et sacrifices sur sacrifices pour signifier notre bonne volonté… Mais le carême n’est pas le temps de l’obsession des péchés qui nous encombrent et nos carêmes risquent bien de se fatiguer à force de se morfondre dans des privations stériles. Non, ça suffit ! C’est assez ! Le carême est un temps pour se tourner vers Dieu. Laisse la vie entrer en toi ! Fais un pas en avant ! Juste un pas vers ce Dieu qui vient à ta rencontre, vivant, traversant la mort pour te faire passer dans la vie. Rien qu’un pas ; et ce n’est pas n’importe quel pas, dit l’apôtre Pierre, puisque c’est un pas qui entraine dans la résurrection de Jésus Christ, et au-dessus des anges et de toutes les puissances invisibles et jusqu’à la droite de Dieu.

En ce début de carême, alors que certains se préparent au baptême qu’ils recevront dans la nuit de Pâques, est-ce que nous y croyons ? Est-ce que cela nous semble possible, là maintenant, dès aujourd’hui, de faire ce pas vers Dieu ?

Entendons bien qu’il n’en va pas d’abord de nos performances. Ce que nous faisons et ce que nous sommes, nous le sommes et le faisons d’abord par la grâce de Dieu. Laissons donc agir l’Esprit Saint dans la conversion de notre vie, et particulièrement dans tous les gestes concrets que nous sommes invités à poser en ce temps de carême. L’aumône : cela concerne ma relation aux autres ; dans la prière, il en va de ma relation à Dieu ; le jeûne, c’est ma relation avec moi-même… Si le péché, c’est ce qui nous replie égoïstement sur nous-mêmes, alors il nous faut faire de notre prière un lieu d’ouverture à Dieu, et de notre aumône un geste d’accueil de l’autre, et de nos jeûnes une manière de se libérer de ce qui nous enferme. Notre prière, elle tient en quelques mots : « Ne permets pas Seigneur que je sois jamais séparé de toi ! » ; nos gestes d’aumône et de partage, ils nous ouvrent les yeux : « Seigneur, ne permets pas que je me détourne de mes frères » ; nos jeûnes, ils nous travaillent au corps : « Seigneur, arrache-moi à mes certitudes si confortables, fais-moi sortir de mes préjugés et de mes inerties ».

Oui, sœurs et frères, le Carême est un temps de conversion. Un temps pour se tourner vers Dieu et alors ça, ça change la vie ! Et notre cœur et notre existence, voilà que tout se dilate et respire. Le Carême, c’est dire par toute sa vie : « ça suffit », face au déchainement du mal, de la haine et du mépris. Dire « ça suffit » à tout ce qui dégrade l’homme et l’asservit.

Dans l’Evangile que nous venons d’entendre, il nous est dit que les bêtes sauvages vivent en harmonie avec les anges : cela signifie que la vie nouvelle est déjà commencée, avec et en Jésus. C’est lui qui nous entraine à prier :
Notre Père qui es aux cieux, que ton règne vienne,
Dans la vie de notre monde ;
Que ta volonté soit faite,
Dans la vie de notre monde,
Donne-nous aujourd’hui le bonheur d’aimer et d’être aimé.
Oh oui, donne-le, Seigneur, aux femmes et aux hommes de ce monde
Amen.

Les chants

Moment

Cote

Titre

Paroles

Musique

Entrée

G 52-13

Bien aimés de Dieu baptisés dans l’Esprit

Claude Bernard

E. Daniel

Pénitence

 

Kyrié messe de St Séverin

AELF

Bouvard

Psaume

 

Psaume 24

AELF

Kruczek

Alléluia

 

Louange à toi Seigneur Jésus

 

Godard

P.U.

 

Dieu qui nous fait vivre

   

Sanctus

 

Messe de St Séverin

 

Bouvard

Anamnèse

 

Messe de St Séverin

 

Bouvard

Doxologie

C13-18

 

AELF

AELF

Agnus

 

Messe de St Séverin

AELF

Bouvard

Communion

D 140-2

Celui qui a mangé de ce pain

J. Servel

M.Godard

Fin G 268 Rends nous la joie de ton salut P; Thibaud J. Rosenmuller

Références bibliques : Gn 9, 8-15; 1P3, 18-22; Mc 1, 12-15

Référence des chants :

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