Frères et sœurs, le récit que l’on vient d’entendre peut faire surgir en nous cette question : qui est Jésus pour susciter une telle opposition dès le début de son ministère ? Pourquoi le prophète dérange-t-il autant ? Parce qu’il n’a pas d’autres intérêts que l’amour. Amour de Dieu son Père et amour des hommes. Les habitants de Nazareth voudraient retenir Jésus à leur profit, afin d’exploiter ses talents de guérisseur. Mais, pour reprendre les mots de saint Paul : « l’amour ne cherche pas son intérêt. » Ils voudraient bénéficier de l’aura de Jésus dont la renommée grandit. Mais l’amour ne se gonfle pas d’orgueil.

Les habitants de Nazareth n’ont pas compris que Jésus est la voix et le visage de l’amour, et qu’on ne peut pas mettre la main sur lui. Sans compromission aucune, il est la voix de l’amour qui annonce aux pauvres la Bonne Nouvelle. Il est le visage de l’amour qui va son chemin et endure tout dans la patience. Jésus est la voix de l’amour qui ne cesse de dire la vérité qui libère. Et face à l’hostilité, il est le visage de l’amour qui ne s’emporte pas et s’efface, faisant confiance en tout à son Père.

À la suite de Jérémie, d’Élie et d’Élisée, prophètes de l’Ancien Testament, Jésus est vraiment le « grand prophète » attendu. Voix et visage de l’amour au milieu des hommes, il ne recherche pas la reconnaissance humaine. Il lutte pour la vérité, la justice, la paix et l’amour. Il vient bousculer un certain ordre établi, surtout celui des institutions religieuses. Il dérange. Et il n’aura de cesse, jusqu’à la croix, que l’amour ait le dernier mot en toute chose.

Frères et sœurs, par notre baptême nous a été donné de devenir des prophètes en Jésus. Avec lui, par lui, il nous revient aujourd’hui d’être au milieu de nos contemporains, la voix et le visage de l’amour. Amour fraternel dans nos communautés chrétiennes. Mais aussi amour sans frontière pour tout homme et toute femme rencontrés. « Là où il y a des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde », nous encourage le pape François, en cette année jubilaire. Prophètes, il nous revient de faire signe de l’amour infini de Dieu pour tous.

Chacun est prophète quand il fait un geste d’accueil au lieu d’un mouvement d’énervement spontané ; lorsqu’il ne mesure pas jalousement son temps ; lorsqu’il rend un service en sachant qu’il n’y aura pas de réciproque ; lorsqu’il donne une parole de vérité qui coûte ; lorsqu’il pose à contrecourant un geste de justice… Oui, soyons heureux d’être envoyés comme des prophètes de l’amour là où nous sommes, dans un monastère, dans la famille ou le travail, sur un lit d’hôpital ou dans la prison. Et si nous mesurons spontanément notre faiblesse, regardons Jésus et demandons son aide.

Regardons-le en reprenant les mots de saint Paul : « L’amour prend patience, l’amour rend service… l’amour ne passera pas.. » Je vous propose d’apprendre par cœur ces quelques versets (4 à 8), ou de les écrire, et de les répéter en regardant Jésus, la voix et le visage de l’amour.

Une autre façon de nous stimuler sur ce chemin exigent est de regarder les amis de Jésus, les saints. Essayons de mieux connaitre notre saint patron, ou bien le saint du jour. Ainsi, aujourd’hui, regardons don Bosco qui a su si bien aimer les jeunes déshérités et leur faire confiance. Avec les saints, laissons l’Esprit nous apprendre à aimer sans mesure. Frères et sœurs, en cette eucharistie, nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus. Là se trouve la source de son amour pour nous. Accueillons-le.

Références bibliques : Jr 1, 4-5 ; 17-19 ; Ps. 70 ; 1Co 12, 31—13, 13 ; 1Co 12, 31—13, 13

Référence des chants : Liste des chants de la messe à l’abbaye de la Pierre-qui-Vire du 31 janvier 2016

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